La polémique entourant Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française, prend de l’ampleur alors que la ministre de la Culture s’est exprimée.
La Cinémathèque française est encore dans la tourmente. Plus d’un mois après les propos tenus par son directeur Frédéric Bonnaud autour de Maria Schneider et du film Le dernier Tango à Paris (1972), la ministre de la Culture, Rachida Dati, s’est exprimée, condamnant fermement ces déclarations.
Tout a débuté par une rencontre entre Frédéric Bonnaud et des étudiants de la Sorbonne fin octobre. En évoquant le film Le dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci, le directeur de la Cinémathèque française a déclaré : « Maria Schneider a été maltraitée. Maria Schneider a été utilisée. Non, elle n’a pas été abusée sexuellement. Non, mais pardon, c’est elle qui le dit. Elle n’a pas été abusée sexuellement. C’était faux », créant un véritable scandale, alors que l’agression sexuelle vécue par l’actrice — lors d’une scène non simulée imposée par surprise à Maria Schneider — a largement été rapportée, à l’heure de la libération de la parole dans le cinéma et du mouvement #MeToo.
Ce jeudi 20 novembre, Rachida Dati, ministre de la Culture a ainsi condamné « fermement ces déclarations publiques, qui relèvent d’une opinion personnelle n’impliquant pas l’institution et préjudicient à l’image de la Cinémathèque française ». La ministre a également demandé au président de la Cinémathèque française, Costa-Gavras, « d’examiner rapidement les mesures qu’appelle cet incident ».
La Cinémathèque française et Bertolucci
Cette nouvelle polémique fait suite à un épisode entourant la Cinémathèque française et la diffusion du film Le dernier Tango à Paris, il y a un an. En décembre 2024, l’institution emblématique du cinéma avait, en effet, annoncé offrir au cinéaste Bernardo Bertolucci une rétrospective de plusieurs de ses films, avec, dans la sélection, le long-métrage controversé.
Sans prévoir de temps d’échange autour du film ni même en abordant l’épisode du viol, le Cinémathèque française avait alors fait face à de nombreuses critiques, plusieurs collectifs de défense des droits des femmes évoquant un choix irresponsable de l’institution. Suite à la polémique, la diffusion du film avait finalement été annulée.
Un an après, l’épisode entourant Le dernier Tango à Paris n’est visiblement pas fini, le directeur Frédéric Bonnaud tenant des propos jugés irresponsables et arriérés concernant l’agression sexuelle subie par Maria Schneider.
Alors que la libération de la parole laisse entrevoir un changement de mentalité et de comportement, le chemin semble encore long, si même au plus haut d’une institution telle que la Cinémathèque française, le doute existe encore entourant le viol filmé dans Le dernier Tango à Paris.
