L’application de vidéos courtes, qui a marché pour que TikTok puisse courir, revient d’entre les morts, huit ans après sa disparition.
Soutenue par le fondateur de Twitter, Jack Dorsey, cette nouvelle application baptisée diVine est déjà disponible en version bêta sur iPhone et smartphones Android. Annoncée hier, l’application aurait déjà reçu plus de 10 000 préinscriptions, annonce son concepteur Evan Henshaw-Plath, un ancien fidèle de Dorsey, qui faisait partie de l’équipe de direction à l’époque de la mise au rebut de Vine en 2017.
Plus de 200 000 vidéos d’archive
DiVine n’est pas un énième service de partage de vidéos courtes, qui viendrait concurrencer les Reels d’Instagram, les Shorts de YouTube ou TikTok. Il s’agit, littéralement, de Vine, tel qu’il a été abandonné en 2017… ou presque. Dans une interview à Tech Crunch, Henshaw-Plath explique avoir exhumé les archives de la plateforme et être parvenu à retrouver entre 40 et 50 Go de vidéos encore exploitables. Cela représente entre 150 000 et 200 000 vidéos publiées à l’époque par 60 000 créateurs et créatrices sur Vine. Les concerné·es peuvent réclamer la propriété de ces vidéos et en demander la suppression, précise le fondateur de diVine.
Mais alors, pourquoi relancer Vine en 2025, alors que la mode semble clairement être aux vidéos générées par intelligence artificielle et aux deepfakes ? Pour la nostalgie et pour retrouver le contrôle sur ce que l’on regarde en ligne. « On peut faire quelque chose de nostalgique, qui nous ramène en arrière, qui nous permet de revoir ces vieilles choses, mais aussi une époque des réseaux sociaux où on pouvait contrôler ses algorithmes, ou simplement choisir qui on suivait, et où on savait qu’une vraie personne avait enregistré la vidéo », motive Evan Henshaw-Plath, aussi connu sous le pseudonyme de Rabble.
Ainsi, diVine veut faire les choses différemment et s’inspire notamment de réseaux comme Mastodon ou Bluesky dans son approche décentralisée. Soutenue par l’organisation à but non lucratif de Jack Dorsey, An Other Stuff, la nouvelle application repose sur le protocole Nostr. Chaque utilisateur et utilisatrice reste maître de ses données personnelles, qui sont chiffrées et exportables à tout moment. Des garanties importantes, dans un Web qui se centralise de plus en plus sous l’impulsion des grandes plateformes.

Une position clairement anti-IA
Le nécromancien de Vine va plus loin dans ses explications concernant diVine. Sur sa plateforme, Henshaw-Plath refuse catégoriquement que du contenu vidéo généré par l’intelligence artificielle puisse être publié. Le développeur s’est assuré d’intégrer divers filtres permettant de détecter ce genre de contenus, qui seront bloqués à l’entrée.
Si certaines vidéos passent entre les mailles du filet, les internautes peuvent les signaler et la plateforme procèdera à leur suppression dans des délais non annoncés. Un filtre baptisé « ProofMode » permet également de trier les vidéos pour s’assurer qu’elles ont bien été filmées à l’aide du même appareil ayant servi à leur mise en ligne.
Un projet à rebours des tendances actuelles, donc, qui repose toujours sur un principe ultrasimple : des vidéos de six secondes maximum. Voilà qui ne va pas vous aider à réduire le temps d’écran passé quotidiennement sur votre smartphone.