Google lance ce qu’il appelle carrément « la plus grosse mises à jour de l’histoire de Chrome » et, sans surprise, cela signifie toujours plus d’IA.
En fin de semaine dernière, Google annonçait ce qu’il se plaît à présenter comme étant la plus grande vague de changements apportés à son navigateur web – aujourd’hui utilisé par 70 % des internautes dans le monde. Des modifications et ajouts profonds, qui laissent toujours plus de place à l’IA pour décharger l’utilisateur ou l’utilisatrice de tâches présentées comme pénibles. D’abord effectifs aux États-Unis, les changements présentés ici arriveront dans d’autres pays d’ici la fin de l’année.
1 Gemini s’invite sur toutes vos pages web
C’est le changement le plus capital et il s’inspire directement de l’approche du concurrent Microsoft avec Edge. Comme Copilot, Gemini va désormais être mobilisable à tout moment, sur n’importe quelle page, et que l’on soit abonné payant ou non. Avec son bouton dédié, ou même simplement en écrivant dans l’omnibox (la barre de recherche), on peut interroger le navigateur pour obtenir des informations ou des résumés concernant le contenu de la page.
De la même façon, avec l’AI Mode, Google se propose de piloter vos recherches pour vous. La firme prend l’exemple d’un internaute qui demande à l’IA une sélection comparative de matelas adaptés à quelqu’un qui dort sur le côté, mais a des douleurs lombaires. Le navigateur s’exécute dans une barre latérale peu invasive, laissant l’internaute vaquer à ses occupations le temps que le modèle de langage termine ses recherches.
2 Un historique survitaminé
L’IA est très performante pour se souvenir de choses à notre place, et Google compte en tirer parti. Grâce à Gemini, la nouvelle version de Chrome est capable de vous aider à remettre la main sur un onglet visité il y a des mois, même si vous ne vous souvenez pas de son nom. Il suffit de décrire, directement dans l’omnibox, ce que vous recherchez, et Gemini s’exécutera afin de retrouver la page en question.
Une fonctionnalité qui rappelle le Recall de Microsoft (et pose le même genre d’interrogations), et qui pourra d’ailleurs prendre aussi en compte les données de Google Agenda, YouTube, Google Docs et Maps.
3 Les premières pierres d’un navigateur agentique
C’est évident : avec la nouvelle version de Chrome, Google cherche à rattraper le retard (relatif) pris par le géant du Web sur ses désormais principaux concurrents, OpenAI (ChatGPT) et surtout Perplexity. Ce dernier a effectivement déjà lancé Comet, son premier navigateur dit agentique – au sens où il peut effectuer des tâches à la place de l’utilisateur, simplement grâce à des prompts.
Google fait la démonstration de fonctionnalités similaires, comme avec cette personne qui demande à Gemini de remplir son panier de courses. On peut aussi imaginer laisser l’IA prendre rendez-vous chez le coiffeur. L’idée est de remplacer par une poignée de clics des tâches qui peuvent nous occuper une bonne demi-heure, clarifie Google.
Du côté de la sécurité, on note aussi la possibilité pour Chrome d’identifier des notifications intempestives, voire de les qualifier de spam et les bloquer. En cas de fuite de données, on peut même demander à Chrome de changer notre mot de passe pour nous. Mais, en toile de fond, ce sont naturellement nos données personnelles qui sont en jeu. L’utilisation intensive de ces outils ne fera qu’enrichir un Google déjà repu d’une quantité astronomique de données à notre propos.
