Le géant du streaming musical revoit sa stratégie et accorde une plus grande liberté à celles et ceux qui n’ont pas souscrit l’offre Premium.
À la surprise générale, et quelques jours seulement après l’annonce tant attendue de la disponibilité du son lossless, Spotify fait tomber l’une de ses barrières les plus gênantes. À compter d’aujourd’hui, les comptes gratuits ne sont plus cantonnés à l’écoute de musique en mode aléatoire. On vous explique.
L’écoute à la carte, pour tous
Puisque tout doit porter un nom marketing ces jours-ci, Spotify annonce sur son blog que la fonctionnalité Pick & Play est désormais accessible à toutes et tous – sans distinction entre comptes gratuits et comptes payants. Derrière ce nom se cache en réalité une fonction toute bête : celle de chercher un morceau particulier… et de l’écouter.
On se moque gentiment, mais c’est en réalité un changement majeur dans l’approche stratégique de Spotify. Jusqu’ici, les comptes gratuits ne pouvaient lire leurs playlists qu’en mode aléatoire, sans certitude du titre qui serait lu ensuite. Avec ce changement, le géant suédois remet la balle au centre avec les utilisateur·ices Premium.
Mais alors, que cache en réalité cette ouverture soudaine ? L’idée, vous l’imaginez, est d’appâter celles et ceux qui n’auraient pas encore cédé à Premium en leur proposant un produit non plus frustrant au possible, mais déjà suffisamment fonctionnel pour laisser entrevoir les avantages d’une souscription. Et le billet de blog d’annonce ne fait d’ailleurs pas autre chose.
Un produit d’appel
En donnant accès à Pick & Play, mais aussi à la recherche globale, la personnalisation des couvertures de playlists et l’affichage des paroles, Spotify espère faire oublier à ses utilisateurs (dont la majorité ne paie pas) qu’ils sont sur une formule gratuite. Seulement, ce serait oublier un aspect essentiel de l’offre de base : la publicité.
Déjà très présente dans l’offre gratuite, on peut s’attendre à ce qu’elle devienne carrément plus irritante alors que les mélomanes peuvent désormais écouter ce qui leur plaît, dans l’ordre souhaité. À ce stade, pas d’autres solutions que de s’abonner pour s’en débarrasser. Un service facturé, en France, 12 € par mois.
Restera à voir comment sera perçue cette nouveauté par les artistes, dont les revenus sur les plateformes sont directement indexés au nombre de personnes acceptant de payer un abonnement. Déjà maigre, en particulier sur Spotify, leur rémunération pourrait être encore davantage dévaluée si, au contraire, cette annonce encourage plutôt les abonné·es Premium à annuler leur abonnement, considérant qu’il est, de fait, devenu superflu.
