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Frustrant ou vraiment pratique ? Le nouvel outil de ChatGPT pour les étudiants interroge

30 juillet 2025
Par Pierre Crochart
Frustrant ou vraiment pratique ? Le nouvel outil de ChatGPT pour les étudiants interroge
©OpenAI

Alors que l’utilisation de ChatGPT explose partout dans le monde, OpenAI lance le mode Étudier, ne privant pas les étudiants de leurs capacités de réflexion.

L’impact de l’intelligence artificielle en général, et de ChatGPT en particulier, sur l’apprentissage et les étudiants a déjà été bien documenté, et inquiète le corps enseignant autant que les chercheurs. Aussi le lancement de cette nouvelle fonction pour le chatbot le plus utilisé dans le monde interroge-t-il : est-il destiné aux étudiant·es, ou n’a-t-il vocation qu’à rassurer les politiques ?

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Qu’est-ce que le mode Étudier de ChatGPT ?

Sans crier gare, OpenAI annonçait hier qu’un nouveau mode, baptisé « Étudier » intégrait le panel des outils disponibles sur ChatGPT. Accessible sur ordinateur, sur le Web et sur les applications pour smartphones – y compris avec un compte gratuit –, le mode Étudier se distingue d’un échange classique avec le chatbot en cela qu’il ne nous donnera pas la réponse à nos questions de but en blanc.

Dans l’exemple illustré par la startup, on voit la différence entre deux cas d’usage. Dans le premier, l’utilisateur ou l’utilisatrice demande la réponse à une équation, et ChatGPT la lui donne (en détaillant le calcul). En activant le mode Étudier, la réponse finale n’est jamais donnée, mais les étapes sont présentées de façon à susciter la réflexion et à encourager la personne à effectuer elle-même les calculs nécessaires.

« Le mode Étudier est basé sur des instructions système personnalisées que nous avons écrites en collaboration avec des enseignants, des scientifiques et des experts en pédagogie pour permettre au modèle d’adopter des comportements favorisant l’apprentissage, écrit OpenAI sur son blog. […] Pousser à une participation active, gérer la charge cognitive, développer de manière proactive la métacognition et l’autoréflexion, encourager la curiosité et formuler des retours utiles et encourageants » seraient autant d’atouts de la nouvelle fonctionnalité intégrée gratuitement à ChatGPT.

Le mal est déjà fait

Alors, quel est le problème ? Probablement le fait que cette fonction arrive bien trop tard. Comme l’écrit OpenAI lui-même : « ChatGPT compte désormais parmi les outils d’apprentissage les plus utilisés dans le monde. » L’entreprise américaine n’a cependant pas d’œillères, et s’interroge : « Comment s’assurer que ChatGPT facilite réellement l’apprentissage et ne se contente pas de fournir directement des réponses, sans aider à les comprendre ? »

Des craintes partagées par les enseignants du monde entier depuis plus de deux ans, qui constatent, désolés, la rapide appropriation de l’outil par la jeune génération. 93 % des jeunes de 18 à 25 ans disent utiliser l’intelligence artificielle, d’après une étude de l’agence Heaven. Le mois dernier, au cœur des épreuves du bac en France, des enseignants français confiaient leur malaise au Monde sur le sujet.

Le mal est déjà fait, en quelque sorte. Et ce nouveau mode Étudier, bien que pétri de bonnes intentions et visiblement assez malin dans sa façon d’amener la personne à se creuser les méninges, peut surtout être perçu comme une façon moins rapide et plus laborieuse d’obtenir une réponse à ses questions. Reste que ce sont peut-être les enseignants qui en tireront le plus de bénéfices, par exemple en en faisant la démonstration en classe et en l’utilisant comme support de cours.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste