Le deuxième long-métrage d’Arthur Harari, salué unanimement par la critique, a été couronné du prestigieux Prix Louis-Delluc, l’équivalent cinématographique du prix Goncourt.
L’heure de la consécration – ou plutôt de la consolation – a enfin sonné pour Onoda : 10 000 nuits dans la jungle. Le sublime film réalisé par Arthur Harari était reparti bredouille du dernier Festival de Cannes, où il était en lice dans la sélection Un Certain Regard (à défaut d’apparaître dans la Sélection officielle), malgré des critiques élogieuses. Ce dernier a été couronné le mercredi 12 janvier du Prix Louis-Delluc, décerné chaque année au meilleur film français de l’année par un jury de critiques présidé par Gilles Jacob (ex-président du Festival de Cannes). Onoda succède ainsi à Adolescentes, le film-documentaire poignant de Sebastien Lifshitz.
Sorti en salles le 21 juillet 2021, soit quelques semaines seulement après l’instauration du pass sanitaire en France, Onoda n’avait récolté que 45 500 entrées, malgré des critiques dithyrambiques et un retour positif du public.
Le jury du Prix Louis-Delluc – qui a également récompensé Vers la Bataille (Aurélien Vernhes-Lermusiaux) dans la catégorie premier film – a ainsi fait part de sa volonté d’organiser prochainement une ressortie d’Onoda qui, dans de meilleures conditions, aurait certainement attiré plus de monde en salles.
Pour rappel, le film relate la véritable histoire de Hirō Onoda, un soldat japonais envoyé sur l’île de Lubang (Philippines) à la tête d’une garnison de soldats où il restera en solitaire pendant 30 ans, convaincu – jusqu’à perdre le fil de la réalité – que la guerre ne s’est jamais terminée. « C’est un film stupéfiant qui réunit des qualités exceptionnelles dans la création, la fabrication ou la production (…) la mise en scène, pour un deuxième film, est éblouissante, avec une maîtrise du cinéma tout à fait rare », a souligné Gilles Jacob, président du jury. Onoda avait pourtant face à lui d’autres films qui ont fait sensation en 2021, tels que Annette (Leos Carax), Illusions perdues (Xavier Giannoli) ou L’événement (Audrey Diwan). De bon augure pour les Césars, qui seront remis le 25 février prochain ?