Porté par le studio Leenzee, Wuchang: Fallen Feathers incarne une nouvelle étape dans l’essor du jeu vidéo chinois. Ambitieux, ce soulslike s’inscrit dans une dynamique d’ouverture internationale, où la Chine entend désormais rivaliser avec les grandes puissances du secteur.
Un an après le raz-de-marée provoqué par la sortie de Black Myth: Wukong, un nouveau prétendant chinois s’apprête à faire parler de lui. Wuchang: Fallen Feathers, développé par le studio Leenzee, a célébré sa sortie le 24 juillet sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X|S. Disponible sur le Game Pass, ce soulslike s’inscrit dans la même ambition de conquête internationale, avec un univers sombre inspiré des mythes chinois.
Dès ses premières démonstrations, le jeu a été perçu comme une œuvre ambitieuse. L’héroïne, atteinte d’un mal mystique, explore un monde gangrené par la folie inspiré du Classique des montagnes et des mers, un recueil mythologique chinois peuplé de créatures surnaturelles et de paysages fantastiques.
Une comparaison évidente
De fait, le parallèle avec Wukong était inévitable. Dans le titre développé par Game Science, le joueur incarne Sun Wukong, le roi Singe, lui aussi issu d’un classique de la littérature chinoise, Voyage en Occident. Le jeu s’impose comme un action-RPG aux combats spectaculaires, porté par une mise en scène impressionnante et une direction artistique ultrasoignée.

Outre leurs références à des œuvres littéraires majeures et leur enracinement dans le folklore chinois, Wuchang reprend plusieurs ingrédients du jeu qui a marqué 2024 : un gameplay exigeant, une atmosphère travaillée et un univers visuel riche. Mais là où Wukong mise sur la surenchère graphique et un héros emblématique, Wuchang opte pour une approche plus contenue, presque introspective. Un choix qui confère au jeu une tonalité plus sombre.
Vers une nouvelle scène vidéoludique chinoise
Longtemps cantonnée à la sphère mobile ou aux MMO à destination du marché intérieur, l’industrie chinoise se réinvente. Depuis la reprise des licences en 2023, après deux années de gel réglementaire, les projets à grande échelle se multiplient, portés par des studios ambitieux et des éditeurs internationaux.
Wukong et Wuchang en sont les exemples les plus visibles, au sein d’une galaxie en pleine expansion. On peut également citer Phantom Blade Zero (S-Game), prévu pour 2026, un action-RPG inspiré des arts martiaux chinois traditionnels. Blood Message (NetEase/24 Entertainment), annoncé pour fin 2025, proposera une aventure historique en solo située à la fin de la dynastie Tang. Enfin, Lost Soul Aside (Ultizero Games) sortira le 29 août prochain. Tous visent une sortie mondiale, avec des ambitions de production alignées sur les standards internationaux.
Une réappropriation culturelle assumée
Ces jeux partagent un objectif commun : intégrer les mythes chinois dans une narration moderne, pensée pour le public mondial. À l’image de Wuchang, dont l’univers sombre et le bestiaire monstrueux s’inspirent du fantastique ancien, ils ne se contentent pas d’un décor exotique : ils en font le socle même de leur identité ludique et visuelle.
Sans rivaliser frontalement avec les géants occidentaux, ces titres s’imposent par leur ambition. Wuchang ne cherche pas à surpasser Wukong, mais à prolonger l’élan d’un secteur qui ne suit plus les tendances et en propose désormais de nouvelles.