Meta marche toujours plus profondément dans les pas de X, anciennement Twitter.
Une semaine après avoir remanié sa politique de modération, qui permet désormais de tenir des propos transphobes ou misogynes en toute impunité, et après avoir démantelé son programme visant à favoriser l’emploi de personnes issues de minorités, Meta poursuit sa mue en clone spirituel de X. Comme le réseau social d’Elon Musk, les plateformes de Meta interdisent désormais la publication de liens menant vers un service concurrent à Instagram, Pixelfed.
Un exode
Les propos de Mark Zuckerberg, patron de Meta, ont choqué. Au point que de nombreux utilisateurs cherchent à supprimer leurs comptes sur les différents services du groupe (Facebook, Instagram, WhatsApp), ou au moins à leur trouver des alternatives. Parmi elles, on trouve notamment Pixelfed : modeste plateforme de partage de photos en ligne, évoquant l’Instagram des débuts.
Un service open source, libre et décentralisé (sur le modèle de Bluesky ou Mastodon), qui aurait connu « des niveaux de trafic sans précédent » depuis la semaine dernière. Désormais sur le devant de la scène, la plateforme en profite pour préciser ses contours avec une « Déclaration des droits fondamentaux et des principes pour des plateformes numériques éthiques, garantissant la confidentialité, la dignité et l’équité dans les espaces en ligne ». De quoi rassurer les internautes qui fuient désormais les service de Meta, en voie de « trumpisation » accélérée.
Supernault, créateur de Pixelfed, affirme également ne pas chercher à monétiser sa plateforme de partage de vidéos et que la publicité ne viendra jamais polluer le feed de ses utilisateurs et de ses utilisatrices.
De quoi Meta a-t-il peur ?
Pixelfed est encore confidentiel, dispose de fonctions très basiques et ne propose même pas encore d’application pour iPhone. Autant dire qu’il faudra de très longues années et des milliards de dollars avant de se hisser au niveau de popularité d’Instagram (2,11 milliards d’utilisateurs mensuels).
Pourtant, la dynamique actuelle suffit à déplaire à Meta qui, d’après le média 404, bloque les liens menant vers Pixelfed sur Facebook. Poster un lien menant à son profil Pixelfed sur sa page conduit effectivement à sa suppression immédiate, car considéré comme du spam.
Une sensibilité pour le moins étonnante pour le mastodonte américain, dont le monopole en matière de partage d’images en ligne devrait pourtant lui assurer de ne pas perdre (trop) de plumes malgré les changements de cap récent. Et quand on sait combien Mark Zuckerberg semble soudainement attaché à « la liberté d’expression », le bannissement des liens menant vers Pixelfed est d’autant plus questionnable.
