Créé par les maîtres de la série juridique Michelle et Robert King, ce spin-off de The Good Wife pourrait bien créer la surprise sur TF1, malgré quelques réserves des critiques.
Après les succès de HPI, Cat’s Eyes et Erica, TF1 mise sur une série policière au fort potentiel : Elsbeth. Avocate excentrique interprétée par Carrie Preston (The Good Wife, Winter Break), Elsbeth Tascioni prend les rênes de sa propre série après plusieurs apparitions dans les très renommées The Good Wife et The Good Fight.
Dans cette nouvelle aventure diffusée dès ce soir sur TF1, l’héroïne quitte Chicago pour New York, troquant sa robe d’avocate contre un rôle d’enquêtrice. Une transition audacieuse qui, selon Télérama, permet à l’actrice de livrer « un one-woman-show irrésistible ».
Ayant recours à des pratiques toujours aussi peu conventionnelles, Elsbeth va « utilise[r] sa perspicacité, son flair et son intelligence pour coincer les plus dangereux criminels aux côtés de la police de New York », détaille le synopsis. Quinze ans après The Good Wife, les séries de Michelle et Robert King sont-elles toujours aussi addictives ? Les critiques ont tranché.
Columbo au féminin
Le show suit un format classique : un crime, un épisode, avec une touche de légèreté assumée. Et l’Humanité ne tarit pas d’éloges sur ce choix : « Chaque épisode démarre avec la réalisation méticuleuse du crime prémédité, offrant au spectateur l’exclusivité du ou de la coupable. L’enquête policière n’est clairement pas l’enjeu de la série, c’est bien son traitement qui change la donne et qui accroche. »
L’Humanité et Télérama sont unanimes : la force de ce spin-off est le casting. Porté par des acteurs de renoms – dont Wendell Pierce (The Wire, Chicago Police Department), Molly Price (New York 911), Carra Patterson (Turner & Hooch) ou encore Jane Krakowski (Unbreakable Kimmy Schmidt), le show repose essentiellement sur le talent de Carry Preston, qui incarne l’héroïne.
« Elsbeth Tascioni est de toute évidence la fille de Columbo, avance Télérama, qui attribue la mention bien (deux T) à ce spin-off. Avec son air de ne pas y toucher et un enthousiasme enfantin, l’ex-avocate de Chicago passée de l’autre côté de la force se révèle une redoutable enquêtrice dans les rues de New York. Et la série qui porte son prénom un délicieux procedural. Un crime, un épisode et des sourires… Difficile de faire plus cosy. De la télé confort, donc, très inspirée des années 1970, pourtant conçue par les maîtres de la série juridique contemporaine : Michelle et Robert King. »
Pourtant, sous la surface cosy, Elsbeth ne cache pas une dimension plus politique, saluée par l’Humanité. « Il est réjouissant de retrouver ce personnage qui prend du grade et devient le rôle-titre de sa propre série. Ce qui est encore plus réjouissant, c’est la fidélité à son interprète alors que celle-ci a passé 55 ans. C’est là toute l’éthique du couple de scénaristes et producteurs, Michelle et Robert King, qui affirmaient déjà leurs convictions politiques et leur rejet de l’Amérique de Trump dans leurs œuvres passées. Dans Elsbeth, ils n’épargnent pas la société américaine de leur regard critique, en épinglant les dysfonctionnements et les abus de différents milieux : Broadway et la toute-puissance d’un metteur en scène, la télé-réalité pompe à fric entièrement scénarisée ou encore le snobisme des copropriétaires new-yorkais pour rester entre élites. »
Une réception anglaise plus mitigée
Si la presse française se montre globalement enthousiaste, la réception anglaise est bien plus sévère. The Guardian qualifie la série de « spin-off fastidieux », regrettant un personnage qu’il compare à « Columbo avec une garde-robe aux couleurs primaires et plus de grimaces » et qui « vous donne envie de casser votre téléviseur ». Pour le quotidien britannique, la série peine à trouver son identité : ni aussi sophistiquée que The Good Wife, ni assez légère pour rendre hommage aux séries policières des années 1970. Qualifiant le show de « médiocre », The Guardian estime néanmoins que « le personnage principal est environ 50 % moins exaspérante qu’elle ne l’était auparavant ».
Alternative rafraîchissante aux thrillers sombres et aux comédies trop légères, Elsbeth pourrait donc dérouter les amateurs de The Good Wife par son ton plus ludique. En revanche, les nostalgiques des années 1970 et les fans de personnages atypiques pourraient bien être séduits par cette nouvelle aventure. À noter que de nouveaux épisodes seront diffusés tous les mercredis à 21h10 sur TF1, et qu’une deuxième saison est déjà en cours de diffusion aux États-Unis.