Des données sensibles, notamment des IBAN bancaires, ont été dérobés auprès de Free la semaine dernière. Plus de 5 millions de clients seraient concernés.
L’opérateur français a été victime d’une cyberattaque de très grande ampleur qui a entraîné le vol de quelque 20000 points de données potentiellement sensibles sur les clients de la firme. Noms, prénoms, adresses e-mail et postale… mais aussi près de cinq millions d’identifiants bancaires (IBAN) sont désormais entre les mains de cybercriminels qui vont pouvoir mettre en place des arnaques par usurpation d’identité. Comment savoir si vous êtes concernés ?
Suis-je concerné par le piratage subi par Free ?
Ce genre de situation suscite forcément de l’inquiétude. Le piratage aurait eu lieu au cours de la dernière semaine d’octobre, confirme Free, qui a rapidement fait parvenir aux clientes et clients concernés par ce vol de données un mail récapitulatif de la situation.
En d’autres termes : si vous n’avez reçu aucune communication de la part de l’opérateur, vous n’êtes a priori pas concerné par la cyberattaque. Pour en avoir le cœur net, vous pouvez néanmoins joindre le numéro vert mis à disposition par Free afin d’obtenir un complément d’information : 0805 921 100.
Plus de peur que de mal ?
L’affaire est digne d’un livre à suspense. Après des jours d’affolement du côté de Free, mais aussi des abonnés, un retournement inattendu a eu lieu dans la journée d’hier.
L’une des personnes se présentant comme responsable du piratage s’est exprimée auprès du site spécialisé DataBreaches. L’individu se faisant appeler YuroSh explique que les données piratées n’ont pas vocation à être vendues, ni utilisées, mais que l’événement était voulu comme un électrochoc visant à dénoncer la surveillance de masse en France.
Hacktiviste, YuroSh dénonce en effet dans un message les lois récentes visant à pérenniser la surveillance biométrique instaurée depuis les Jeux de Paris 2024.
« Je ne suis pas un saint, mais j’espère que l’incident de Free réveillera enfin les Français sur la réalité de la surveillance de masse et qu’ils lutteront contre elle. […] Je déteste la surveillance et je pense que le seul moyen de les réveiller est de les pirater. Sinon, les choses ne changent pas. »
YuroShAuteur présumé du piratage de Free
Par ailleurs, l’auteur du piratage affirme avoir prévenu Free il y a deux ans sur l’instabilité de son infrastructure réseau, susceptible d’être piratée. Visiblement, l’alerte n’avait alors pas été entendue.