La fondation Mozilla, qui édite notamment le célèbre navigateur internet, annonce le limogeage de 30 % de ses effectifs.
Un coup dur pour l’entreprise qui, si elle profite toujours d’une très bonne réputation, peine à recruter davantage d’utilisateurs et d’utilisatrices. Aujourd’hui, 36 des quelque 120 employés de Mozilla Fondation sont remerciés par la PDG Nabiha Syed.
Une “simple” réorganisation ?
Les licenciements dans la tech sont monnaie courante depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Mais la tendance n’est pas près de s’arrêter et, dans le sillage de l’intelligence artificielle qui prend davantage de place à mesure qu’elle devient plus pertinente, des tas d’autres emplois sont sur la sellette.
Mozilla annonce donc son second plan de licenciement de l’année. En février dernier, c’est en effet les divisions responsables de Firefox VPN, Relay et Monitor qui se voyaient licenciées dans un effort de restructuration. Une stratégie qui semble toujours affichée chez la fondation, comme l’explique Brandon Borrman, vice-président de Mozilla, chez TechCrunch.
« La Fondation Mozilla réorganise ses équipes afin d’accroître son agilité et son impact, alors que nous accélérons notre travail pour garantir un avenir technique plus ouvert et équitable pour tous. Cela signifie malheureusement de mettre fin à une partie du travail que nous avons historiquement poursuivi et supprimer les rôles associés pour nous concentrer davantage sur l’avenir. »
Brandon BorrmanVice-président, Mozilla
Firefox en sursis ?
Firefox est d’assez loin la principale source de revenus de Mozilla (que l’on parle de la Mozilla Fondation ou de la Mozilla Corporation, les deux entités qui composent cette entreprise hybride). Le problème, c’est que l’essentiel de ce revenu, il le doit à Google.
Le géant du Web paie en effet une petite fortune chaque année pour être proposé en tant que moteur de recherche par défaut sur le navigateur au panda roux. Une situation un brin délicate, qui entre par ailleurs en contradiction avec la mission de protection des données personnelles que se donne Firefox depuis son lancement en 2003.
Les licenciements annoncés ces derniers jours font donc se tourner une page. Si, en l’état, Firefox semble préservé, les divisions advocacy et global programs disparaissent de l’organigramme. Ces groupes internes œuvraient à la défense d’un Web libre et ouvert, notamment par du militantisme ou du lobbying. C’est donc un rempart en la faveur de cette action qui tombe aujourd’hui.
D’après StatCounter, la part de marché de Firefox dans le domaine des navigateurs internet est inférieure à 3 %. Chrome, développé par Google, domine avec 66 %.