Dans ce nouvel ouvrage publié le 10 octobre, Anne-Dauphine Julliand livre un témoignage bouleversant sur la perte de ses enfants, explorant comment continuer à vivre en trouvant la lumière dans les petits instants du quotidien et en acceptant sa tristesse.
« J’aurais voulu ne jamais écrire ce livre. » Anne-Dauphine Julliand pose ces mots comme une confession, un aveu douloureux, dans les premières pages de son nouvel ouvrage publié aux éditions Les Arènes, le 10 octobre. En 137 pages, elle nous livre le récit poignant d’une vie marquée par l’indicible : la perte successive de ses trois enfants. Ce texte retrace son combat face au deuil, pour survivre à l’inimaginable, et surtout, pour honorer l’essence même du titre qu’elle a choisi : Ajouter de la vie aux jours.
Un témoignage bouleversant
Après avoir traversé le deuil de ses deux filles, Thaïs et Azylis, emportées par une maladie orpheline, Anne-Dauphine Julliand pensait avoir touché le fond du chagrin. Mais le suicide de son fils aîné, Gaspard, à la veille de ses 20 ans, a plongé sa famille dans une nouvelle nuit. Son mari et leur dernier fils, Arthur, doivent eux aussi affronter ce deuil, cherchant ensemble des réponses, des chemins de survie. Dans ce livre, elle ne cherche pas à comprendre l’inexplicable, mais plutôt à apprendre comment vivre, comment continuer, malgré l’ombre persistante de l’absence.
Ce n’est pas la première fois qu’Anne-Dauphine Julliand prend la plume pour évoquer son histoire, ses deuils, ses blessures. En 2011, elle publiait Deux petits pas sur le sable mouillé aux mêmes éditions, un récit bouleversant où elle racontait la courte vie de sa première fille, Thaïs. Ce témoignage intime a profondément touché le public, avec plus de 260 000 exemplaires vendus, récompensé par le Prix Pèlerin du Témoignage 2011, et traduit dans 20 langues.
Accepter la peine pour vivre la joie
En 2013, avec Une journée particulière, Anne-Dauphine Julliand rend hommage à sa fille en revenant sur le jour où elle aurait eu huit ans, mêlant absence et mémoire. En 2017, elle réalise le documentaire Et les Mistrals gagnants, prolongeant l’émotion de son premier ouvrage en capturant, avec délicatesse, la résilience face à la maladie et la beauté de la vie malgré les épreuves.
Dans un échange aussi touchant que profond avec Augustin Trapenard dans l’émission La Grande librairie du 16 octobre, l’autrice est revenue sur son dernier livre, mais surtout sur sa vision de la vie et le combat intérieur qu’elle mène chaque jour. « Je vis autant ma peine que ma joie », a-t-elle confié au public, soulignant l’importance des « tous petits riens » qui apportent un souffle de réconfort. Elle y a partagé sa réflexion sur l’acceptation de la douleur et l’art de « l’investir », avant de conclure avec une phrase empreinte de sagesse : « Si on ne vit pas bien sa peine, on ne peut pas être heureux. »