Disponible sur YouTube depuis le 9 août 2024, le film met en scène deux influenceurs au cœur d’un slasher en found footage.
Et si le film d’horreur de l’année n’était pas celui auquel on s’attendait ? Sorti directement sur YouTube, ce métrage d’un peu plus d’une heure a fait sensation outre-atlantique lors de sa sortie en août. Intitulé Milk & Serial, il suit deux vidéastes influenceurs adeptes de caméras cachés qui font la blague de trop et s’en prennent aux mauvaises personnes.
Le film est écrit et réalisé par le vidéaste Curry Barker, qui joue et produit avec son partenaire de toujours, Cooper Tomlinson. Les deux artistes sont à l’origine de la chaîne YouTube It’s a Bad Idea et proposent des courts-métrages (d’abord humoristiques puis dernièrement horrifiques), des vraies caméras cachées et des sketchs de comédie.
Avec Milk & Serial, ils montent d’un cran et proposent un film au budget dérisoire de 800 dollars, qui avoisine presque le million de vues, deux mois après sa sortie. Un succès modeste, certainement, mais qui participe avant tout à l’émergence des nouvelles voix de l’horreur, avec tous les genres qui lui sont associés.
Le found footage amateur, le tremplin vers le grand écran ?
Si l’aspect amateur du film ressort indéniablement de Milk & Serial — avec son sur-jeu, son éclairage neutre et son manque de profondeur visuel — l’aspect found footage justifie l’aspect fauché. En prenant le principe de la vidéo retrouvée — et en suivant deux influenceurs —, le film joue la carte du naturel, avant de tomber dans le slasher inspiré de la série B.
Alors même que le slasher est à l’honneur au cinéma cette semaine avec la sortie attendue de Terrifier 3, le genre du found footage est une nouvelle fois utilisé pour offrir à coût réduit un film d’horreur efficace. Le genre a connu ses heures de gloire avec le succès sans précédent du Projet Blair Witch, avant de se multiplier au cinéma grâce aux sagas Paranormal Activity et REC. Le succès de Milk & Serial sur le web pourrait faire office de tremplin vers le grand écran pour les deux vidéastes.
Outre son genre et son postulat de base, Milk & Serial puise aussi dans les nouvelles tendances avec un propos orienté vers la profession d’influenceurs, de youtubeurs et de vidéastes. Le moyen-métrage s’approche ainsi de séries telles que Black Mirror ou American Horror Stories (ou Story, sa grande sœur), en développant sur une courte durée une histoire auto-contenue d’horreur qui traite de problématiques actuelles et utilisent certaines dérives du milieu autour du buzz et de la sur-enchère. À cela s’ajoute une certaine fluidité dans le montage et dans le rythme, prouvant que l’écriture est bien au rendez-vous.
Milk & Serial est toujours à retrouver gratuitement sur YouTube, et à l’approche d’Halloween en plein mois de l’horreur, le film pourrait connaître un regain de popularité à l’international, après avoir fait sensation aux États-Unis. Une stratégie gagnante pour le duo, qui a hésité à sortir le film avec l’aide d’un distributeur professionnel avant de finalement rester dans leur ligne de conduite initiale — l’artisanat et le partage — en le postant gratuitement sur YouTube.