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Michel Blanc : entre comédie et drame, retour sur 5 rôles marquants de sa carrière

04 octobre 2024
Par Lisa Muratore
Michel Blanc dans “Marie-Line et son juge”, son dernier rôle au cinéma.
Michel Blanc dans “Marie-Line et son juge”, son dernier rôle au cinéma. ©Caroline Bottaro

Michel Blanc, le comédien révélé par la saga Les Bronzés, et césarisé en 2012 pour L’Exercice de l’État est décédé dans la nuit du 3 au 4 octobre des suites d’un malaise cardiaque.

Un Bronzé s’en est allé. Incontournable Jean-Claude Dusse dans la saga culte, Michel Blanc est décédé à l’âge de 72 ans, ce jeudi 3 octobre. Connu pour ses rôles de loser sympathique au début des années 1970, l’acteur, scénariste et réalisateur français aura également marqué le cinéma à travers plusieurs rôles dramatiques. Des partitions qui lui vaudront plusieurs distinctions, notamment le Prix d’interprétation au Festival de Cannes en 1986, ou encore le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2012.

Également homme de théâtre, Michel Blanc a marqué l’histoire des planches, en créant dans les années 1970 la troupe du Splendid aux côtés de ses camarades rencontrés sur les bancs du lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine. Ensemble, ils monteront Amours, coquillages et crustacés, une pièce plus tard adaptée par Patrice Leconte pour le grand écran, et qui offrira à Michel Blanc l’un des rôles les plus iconiques de sa riche carrière.

1 Jean-Claude Dusse dans la saga Les Bronzés, de Patrice Leconte

« Oublie que tu as aucune chance, vas-y fonce », « Quand te reverrai-je pays merveilleux ? »… Toutes ces répliques cultes sont l’œuvre d’un seul personnage : Jean-Claude Dusse, un dragueur lourdingue, maladroit, et désespéré prêt à tout pour attirer les filles dans son lit. Cet avatar emblématique de Michel Blanc a été un marqueur évident pour le début de sa carrière, et lui a d’ailleurs longtemps collé à la peau.

En effet, dans les années 1970 et 1980, le comédien semble se spécialiser dans le registre du tendre loser. Outre Jean-Claude Dusse dans la franchise Les Bronzés, on pense ainsi à ses rôles dans Viens chez moi, j’habite chez une copine (1981), ou Ma femme s’appelle reviens (1982).

Extrait du film Les Bronzés font du ski (1979).

2 Antoine dans Tenue de soirée, de Bertrand Blier

Alors après avoir tiré un trait sur l’archétype qui l’a vu naître dans Marche à l’ombre (1984), sa première réalisation, Michel Blanc se tourne vers Bertrand Blier, et sa comédie dramatique, Tenue de soirée, dans lequel il incarne, face à Miou-Miou et Gérard Depardieu, Antoine, un homme découvrant son homosexualité. Ce rôle à contre-courant de ses précédents travaux lui vaudra le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en 1986 et marquera un véritable tournant dans la carrière de Michel Blanc.

Extrait de Tenue de soirée (1986).

3 Monsieur Hire dans Monsieur Hire, de Patrice Leconte

Tournant qui se solidifie avec Monsieur Hire (1989), drame pour lequel il retrouve son comparse de toujours, Patrice Leconte. Dans ce film, adapté d’un roman de Simenon, Michel Blanc incarne un tailleur misanthrope qui observe depuis sa fenêtre sa voisine dont il est tombé amoureux. En arrière-plan, se dessine une enquête sur le meurtre non-résolu d’une jeune femme dont cet homme taciturne est le principal suspect. Sombre et ambigu, Michel Blanc surprend par sa palette de jeu, à l’époque.

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Un sillon qu’il continuera de creuser notamment dans les années 2000 avec des drames tels que Les Témoins (2007), La Fille du RER (2009), sous la direction d’André Téchiné, ou encore Le Deuxième Souffle (2007) d’Alain Corneau.

4 Lui-même/Patrick Olivier, dans Grosse Fatigue, de Michel Blanc

Pour autant, l’artiste ne s’éloignera jamais vraiment de la comédie. De Chambre à part à Uranus de Claude Berri, en passant par l’échec Les Grands Ducs (1995), Michel Blanc revient sans arrêt à ses premiers amours. Même pour sa deuxième réalisation, l’artiste s’illustre dans ce registre avec Grosse Fatigue, une comédie dans laquelle il se fait « voler » sa vie par son sosie, et donne ainsi la réplique à Carole Bouquet. Présenté en 1994 au Festival de Cannes, le long-métrage remporte le Prix du Scénario.

Bande-annonce de Grosse Fatigue (1994).

Dans sa troisième réalisation, le film choral Embrassez qui vous voudrez, il incarne Jean-Pierre, un mari jaloux qui mène la vie dure à son épouse. Nommée au César, en 2003, dans la catégorie meilleur scénario original ou adaptation, cette comédie badine repartira bredouille, mais aura le droit à une suite en 2018, toujours sous la houlette de Michel Blanc, baptisée Voyez comme on danse.

5 Gilles dans L’Exercice de l’État, de Pierre Schoeller

Il faudra alors attendre 2012 pour que Michel Blanc soit enfin sacré durant la cérémonie des César. Cette année-là, le comédien remporte, en effet, le César du meilleur acteur dans un second rôle pour L’Exercice de l’état. Dans ce thriller politique, Michel Blanc incarne un directeur de cabinet face à Olivier Gourmet et livre une bataille sans merci pour le pouvoir. Un rôle finalement à contre-courant de son début de carrière qui témoigne alors de l’étendue de son talent.

Michel Blanc et Olivier Gourmet dans L’Exercice de l’État.

Du Splendid à des rôles dramatiques forts en passant par des partitions plus confidentielles entre les années 2010 et 2020, Michel Blanc aura largement marqué le paysage cinématographique français. Son dernier projet Marie-Line et son juge (2023) avait su largement conquérir le public après les succès de Docteur? (2019) et Les Petits Victoires (2023), autant de films dans lequel, il retrouvait l’un de ses nouveaux avatar, un vieille homme grincheux…mais toujours aussi sympathique.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste