Critique

Le Procès du chien : Laetitia Dosch dévoile son premier film

11 septembre 2024
Par Lisa Muratore
Laetitia Dosch écrit, réalise et joue dans “Le Procès du chien”.
Laetitia Dosch écrit, réalise et joue dans “Le Procès du chien”. ©Bande à Part Productions

Avec Le Procès du chien, Laetitia Dosch présente son premier film. Un long-métrage absurde et burlesque qui peine à convaincre tant le propos apparaît trop vaste.

Présenté au Festival de Cannes dans la sélection Un Certain Regard, Le Procès du chien est désormais attendu dans les salles obscures, ce mercredi 11 septembre. Réalisé et porté par Laetitia Dosch (Nos Batailles, Acide, Le Roman de Jim…), le long-métrage suit Avril, une avocate abonnée aux causes perdues, qui décide de défendre Dariuch (François Damiens) dont le chien, Cosmos, est accusé d’avoir mordu au visage une jeune femme. Or, plutôt que de défendre le maître, c’est l’animal que choisi de représenter Avril. Va alors débuter un procès inédit, une première pour la justice suisse, puisqu’il s’agit du procès d’un chien !

Laetitia Dosch incarne Avril dans Le Procès du chien.©Bande à Part Productions

Une plaidoirie perdante

Pour sa première réalisation, Laetitia Dosch a vu les choses en grand, peut-être un peu trop d’ailleurs… Si elle écrit, incarne et dirige son film avec convictions, les thématiques qu’il aborde sont bien trop larges, trop multiples. On comprend ainsi que le point de départ de ce long-métrage burlesque se trouve dans la crise écologique, ainsi que dans la défense et la reconnaissance des animaux par le droit.

Toutefois, sa réalisatrice y fourre, de façon plus ou moins subtile, le féminisme, l’impact des réseaux sociaux, ou encore les guerres politiciennes pour souligner (presque) toute la tension de la société actuelle.

Bande-annonce du film de Laetitia Dosch, Le Procès du chien.

Aussi importants soient-ils, ces enjeux font cependant déborder le film tant à cause de problèmes formels de mise en scène et de dialogue, qu’en termes narratifs. À vouloir traiter tous les maux de la société, Laetitia Dosch perd la dynamique que l’exposition promettait. Par ailleurs, si l’absurdité si fidèle à l’univers de Dosch est parfois bienvenue, celle-ci perd tout son effet, une fois la linéarité de l’histoire balayée par plusieurs facilités scénaristiques. La plaidoirie de Laetitia Dosch ne fonctionne pas.

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Cependant, tous n’est pas à jeter dans Le Procès du chien. À travers une photographie colorée, le film porte en lui une joyeuse folie, soutenue, qui plus est, par la distribution brillamment réunie par Dosch. Jean-Pascal Zadi, François Damiens, ou encore la géniale Anne Dorval usent ainsi de leur charme malaisant, excessif et subversif pour séduire le public et devenir des caricatures amusantes. En fin de comptes, la générosité de cette troupe saura apporter du mordant à cette comédie dramatique burlesque, et évitent ainsi au Procès du chien de se transformer en procès du chiant !

Le Procès du chien, de Laetitia Dosch, avec Anne Dorval, Jean-Pascal Zadi et François Damiens, 1h25, le 11 septembre au cinéma.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste