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Après le bannissement de X, le Brésil fait exploser les compteurs de Bluesky

02 septembre 2024
Par Pierre Crochart
Après le bannissement de X, le Brésil fait exploser les compteurs de Bluesky
©Koshiro K/Shutterstock

Que le Brésil soit le troisième plus grand vivier d’utilisateurs et d’utilisatrices de X n’a pas motivé Elon Musk à se plier au règlement.

Toute une nation se retrouve, d’une certaine façon, coupée du monde. Depuis le vendredi 30 août dernier, il est impossible pour les Brésiliens et les Brésiliennes d’avoir accès à X (anciennement Twitter), que ce soit depuis un smartphone ou un ordinateur, et même avec l’aide d’un VPN. On vous explique pourquoi.

Un bannissement express

Tout est allé extrêmement vite. Le 28 août dernier, le Brésil a demandé à X la nomination d’un nouveau représentant légal dans son pays – une obligation. Le réseau social désormais détenu par Elon Musk a refusé, ce qui a conduit à cette situation aussi inattendue que fulgurante.

Mais le fond de l’affaire est un peu plus complexe. En avril 2024, le pays d’Amérique du Sud lançait une enquête sur X après la levée du bannissement qui frappait plusieurs personnalités politiques du pays. La plupart, rapportait le New York Times à l’époque, étaient liées à Jair Bolsonaro, l’ex-Président d’extrême droite. Une manœuvre de Musk motivée à l’époque par sa volonté ferme de défaire peu ou prou tout ce que l’ancienne direction de Twitter avait mis en place en termes de modération.

Jouant la sourde oreille, Elon Musk s’est donc attiré les foudres des autorités brésiliennes, qui haussent aujourd’hui le ton. Une décision de justice est finalement venue enfoncer le clou : X avait 24 heures pour disparaître du territoire ; les magasins d’applications, cinq jours pour retirer les versions mobiles ; et jusqu’à 8874 $ d’amende journalière pour utilisation d’un VPN pour accéder au réseau social.

Un appel d’air vers les plateformes concurrentes

Si l’on comprend aux réactions de Elon Musk qu’il ne compte rien faire pour faciliter la tâche aux juges brésiliens (et aux citoyens du pays), Bluesky, lui, se frotte les mains.

Cette plateforme concurrente, ayant vu le jour dans le sillage du rachat de Twitter par l’homme d’affaires sud-africain, dit avoir enregistré sa plus grosse hausse des inscriptions de son histoire. Dans un post publié le 31 août, soit le lendemain de la mise en œuvre du bannissement de X, Bluesky dit avoir accueilli pas moins d’un million d’utilisateurs et d’utilisatrices supplémentaires.

Un chiffre d’autant plus impressionnant que le réseau social annonçait le mois dernier avoir franchi la barre des six millions d’inscrits. D’autres réseaux sociaux, comme Threads ou Mastodon, ont également profité de cet appel d’air au cours du week-end.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste