Critique

La Demoiselle et le Dragon sur Netflix : que vaut le film avec Millie Bobby Brown ?

08 mars 2024
Par Lisa Muratore
Millie Bobby Brown incarne la princesse Élodie dans “La Demoiselle et le Dragon”, disponible sur Netflix, le 8 mars 2024.
Millie Bobby Brown incarne la princesse Élodie dans “La Demoiselle et le Dragon”, disponible sur Netflix, le 8 mars 2024. ©Netflix

Nouvelle production Netflix, La Demoiselle et le Dragon avec Millie Bobby Brown avait tout pour convaincre les abonnés, mais se perd finalement dans un scénario trop classique. Critique.

Millie Bobby Brown et Netflix, c’est décidément une grande histoire d’amour. Après avoir été révélée par la série de science-fiction Stranger Things et avoir incarné la petite sœur du célèbre détective Sherlock Holmes dans la saga Enola Holmes, l’actrice est de retour sur la plateforme avec La Demoiselle et le Dragon. Attendu ce vendredi 8 mars, le long-métrage d’heroic fantasy réalisé par Juan Carlos Fresnadillo suit Élodie, une princesse dévouée contrainte d’épouser un prince charmant pour sauver son royaume.

Cependant, la jeune femme a, en réalité, été choisie pour être sacrifiée afin de rembourser une dette ancienne. Envoyée dans un gouffre sombre abritant un terrible dragon, notre héroïne va devoir compter sur son intelligence pour espérer s’en sortir.

L’antre de la super-production Netflix

C’est dans ce scénario convenu qu’évolue aujourd’hui Millie Bobby Brown. La Demoiselle et le Dragon offre à la comédienne britannique une nouvelle aventure légendaire et fantastique, pourtant loin de révolutionner le genre. Le suspens attendu retombe rapidement et la succession d’épreuves qu’affronte la jeune fille connaît plusieurs longueurs avant un dénouement bâclé.

Pourtant, La Demoiselle et le Dragon avait tout pour séduire les fidèles d’heroic fantasy : une princesse aussi vertueuse qu’impétueuse, une mystérieuse prophétie et un puissant dragon à détruire. Les griffes de la super-production Netflix se referment sur l’œuvre et le long-métrage peine à convaincre par plusieurs aspects. Le premier ? Ses costumes et ses décors. Bien que le film s’efforce de construire un univers solide autour de ses personnages, le graphisme apparaît exagéré, presque immatériel, rendant difficile l’immersion dans ce monde fantastique ou l’attachement pour les héros.

Millie Bobby Brown dans La Demoiselle et le Dragon.©Netflix

Par moments, le design général rappelle celui de l’adaptation cinématographique de Donjons & Dragons (2023) ; une vision épurée, mais faiblement travaillée, qui aurait davantage mérité de nous plonger dans les ténèbres d’un monde dominé par une créature maléfique, à l’image du Seigneur des Anneaux (2001-2003) ou de Game of Thrones (2011-2019).

Ceci impacte fortement la mise en scène du long-métrage, qui peine à trouver son rythme. Si l’exposition est nécessaire pour comprendre les forces en présence, le huis clos dans l’antre du dragon est bien trop étiré. Un constat paradoxal, puisque ces scènes représentent l’élément le plus intéressant de l’œuvre. La quête d’Élodie dans la taverne est, en effet, le cœur du film et rappelle le deuxième volet de la saga du Hobbit (2013) lorsque Bilbo affronte Smaug.

Robin Wright dans La demoiselle et le dragon.©Netflix

Cependant, si les ressorts autour de sa fuite sont divertissants, une fois réchappée des griffes du dragon, Élodie connaît une évolution peu surprenante, presque caricaturale de l’héroïne médiévale et salvatrice. Le blockbuster se perd dans un enchaînement de séquences exagérées, peu convaincantes, dans lesquelles la direction d’acteurs piétine.

Car si le jeu de Millie Bobby Brown parvenait à nous séduire au début du film – la jeune actrice apparaissant de plus en plus charismatique face à la caméra –, tout s’effondre dans la seconde partie à cause d’un final attendu, presque kitsch. De son côté, Robin Wright, qui prête ses traits à la reine, offre un jeu aseptisé, tandis qu’Angela Bassett semble avoir perdu tout le charisme qu’on lui connaissait dans Black Panther (2018).

Bande-annonce VF de La Demoiselle et le Dragon.

Malgré des éléments prometteurs, La Demoiselle et le Dragon n’arrive pas à dépasser les défauts qu’une super-production Netflix impose. Coincé dans un scénario et une mise en scène attendus, le film de Juan Carlos Fresnadillo ne parvient jamais à créer de véritable surprise ou à construire un univers fantastique solide.

On est loin de la franchise d’heroic fantasy faite pour durer. Toutefois, que les fans de Millie Bobby Brown se rassurent, cela ne signifie pas pour autant la fin du partenariat entre Netflix et l’actrice, puisqu’on la retrouvera prochainement, toujours sur la plateforme, dans le film des frères Russo, The Electric State.

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Article rédigé par
Lisa Muratore
Lisa Muratore
Journaliste