La fille de George Carlin reproche aux créateurs de ce spectacle publié sur YouTube d’avoir utilisé l’intelligence artificielle pour imiter sa personnalité sans autorisation.
Avec les progrès de l’intelligence artificielle (IA), il est aujourd’hui possible de reproduire la voix d’une personne décédée. Ces répliques peuvent être perçues comme un beau cadeau ou une mauvaise surprise. La semaine dernière, Kelly Carlin, la fille du comédien et acteur George Carlin, décédé en 2008, a critiqué une émission spéciale générée par l’IA pour imiter ce dernier.
Cette comédie a été publiée sur YouTube par l’acteur et comédien Will Sasso et le podcasteur Chad Kultgen. À l’aide de l’IA, ils ont créé une personnalité appelée Dudesy. « Je m’appelle Dudesy, une IA comique et je suis heureux de partager avec vous ma deuxième émission comique spéciale d’une heure ! Je l’appelle « George Carlin : je suis content d’être mort ! » Pendant la prochaine heure, je ferai de mon mieux pour imiter George Carlin, comme le ferait un être humain », peut-on lire dans la description de la vidéo.
Une utilisation qui inquiète
Loin d’apprécier cette comédie, Kelly Carlin reproche à ses créateurs d’avoir reproduit la voix de son père sans l’autorisation de sa famille. « Mon père a passé sa vie à perfectionner son métier à partir de sa vie humaine, de son cerveau et de son imagination. Aucune machine ne remplacera jamais son génie », a écrit la fille de George Carlin sur X (ex-Twitter). Estimant que « ces produits générés par l’IA sont des tentatives astucieuses de recréer un esprit qui n’existera plus jamais », elle invite à laisser parler le travail des artistes. « Les humains ont tellement peur du vide qu’ils ne peuvent pas laisser ce qui y est tombé y rester », a fustigé Kelly Carlin.
Lorsqu’un internaute lui a demandé ce qui la dérangeait avec cette émission, elle a indiqué être inquiète pour l’héritage et la réputation de son père. Elle est loin d’être la seule que l’utilisation de l’IA à des fins de reproduction du travail d’un artiste préoccupe. Face à ce problème, la SAG-AFTRA, syndicat des acteurs d’Hollywood a réussi à négocier avec les studios, qui sont désormais tenus d’obtenir un consentement explicite pour générer des répliques numériques du visage, du corps et de la voix des acteurs à l’aide de l’IA. La semaine dernière, à l’occasion du CES, elle a annoncé un « accord révolutionnaire » avec l’entreprise spécialisée Replica Studios pour autoriser la création et l’utilisation de répliques vocales de ses membres dans des jeux vidéo et d’autres médias.