Avec cet outil, la startup américaine vise à éliminer les barrières linguistiques et à favoriser l’accessibilité universelle du contenu.
Éliminer les barrières linguistiques à l’aide de l’intelligence artificielle (IA). Tel est le but d’Eleven Labs, startup américaine fondée par d’anciens employés de Google et de Palantir. Proposant un service de clonage de voix, qui a été utilisé pour générer des deepfakes de célébrités, elle vient de dévoiler un nouvel outil : AI Dubbing.
Il « permet aux utilisateurs de traduire automatiquement n’importe quel discours dans une langue différente tout en conservant la voix de l’orateur d’origine – créant une nouvelle manière efficace et de haute qualité de doubler du contenu audio et vidéo », a indiqué l’entreprise dans un communiqué. « Cela aidera le public à profiter du contenu de son choix, quel que soit la langue qu’il parle », a assuré son PDG et cofondateur, Mati Staniszewski.
Proposer des traductions de qualité
Combinant les recherches d’ElevenLabs sur la synthèse vocale multilingue, le clonage vocal et le traitement du texte et de l’audio en un seul outil, AI Dubbing peut traduire du contenu dans près de 30 langues différentes, dont l’anglais, le français, le japonais et l’arabe. Cela, tout en gardant les « caractéristiques et les nuances de l’enregistrement original », affirme la startup. Autrement dit, les émotions et l’intonation de l’audio original ne seraient pas perdues.
L’outil serait également capable de traiter les audios et vidéos contenant plusieurs locuteurs, « garantissant que chaque voix reste distincte et reconnaissable dans différentes langues », grâce à des méthodes mises au point par ElevenLabs pour détecter les voix de différents locuteurs et supprimer les bruits de fond.
Avec AI Dubbing, la société vise aussi à aider les créateurs, les enseignants et les médias à atteindre plus facilement un public plus large. « Chaque vidéo peut désormais être mise à la disposition d’un public mondial, rapidement et à faible coût », a affirmé la startup.
L’arrivée de ce nouvel outil ne risque pas de rassurer les comédiens de doublage, qui craignent déjà d’être remplacés par l’IA. Plus tôt cette année, de nombreuses voix du cinéma, de la publicité et des jeux vidéo se sont réunies au sein d’un collectif international, notamment pour appeler à « protéger le travail des acteurs et la créativité humaine dans son ensemble » pour éviter la « destruction d’un patrimoine artistique pétri de créativité et d’émotions, qu’aucune machine ne peut produire ».