Les éditions du commun font paraître aujourd’hui une seconde édition de leur Recueil à punchlines – la première ayant très rapidement été victime de son succès.
« J’suis toujours charismatique, même assis sur un pouf
Toi, tu ressembles à une merde quand t’es assis sur un pouf »
IshaBad Boy, La vie augmente Vol.3
Ni vraiment dictionnaire ni tout à fait anthologie, cette nouvelle édition du Recueil à punchlines est avant tout un véritable recueil poétique. Introduit et contextualisé par une préface de Ouafa Mameche, chroniqueuse de l’émission After Rap, il fait se croiser plus de 250 artistes des trente dernières années. Près de 700 phrases – une centaine de plus que dans la première édition – sont ainsi rassemblées et donnent une idée des thèmes obsédants et de l’ingéniosité littéraire du rap francophone.
« En costume-cravate dans un bureau sans vie
Quelle vie vit-on quand on n’a pas la vie qu’on veut ? »DamsoJulien, Lithopédion
Un recueil ambitieux
Les éditions du commun et l’association Démozamau ont réuni et coordonné un collectif d’artistes et d’amateurs. Ce sont leurs rencontres, deux fois par mois pendant un an, qui ont permis de choisir et de rassembler les phrases qui composent le Recueil à punchlines. Plus de 250 artistes sont représentés, du rap commercial au rap underground, des grands noms aux artistes plus confidentiels. Belle évolution par rapport à sa première édition, le Recueil fait à présent une place aux rappeuses – telles que Eesah, Le Juiice, KT Glorique ou Lous and the Yakyza.
« C’est normal d’avoir peur pas d’être lâche
Avale la pilule ou recrache »Lujipeka – ColumbineEnfants terribles, Enfants terribles
Entre vérité et humour, des thèmes aussi variés qu’obsédants
Parcourir le Recueil, c’est se laisser bercer par la beauté brute de la langue – des langues – du rap. Derrière l’efficacité des punchlines, l’énergie des rimes et l’audace des rythmes, certains thèmes se dégagent : la création et ses difficultés, le racisme, le sexisme, les inégalités sociales, les violences policières, l’amour, le désespoir, l’ambition, le découragement, le chômage, l’argent. Tantôt drôles, tantôt touchants, toujours ingénieux – les rappeurs et les rappeuses s’imposent ici comme de véritables créateurs.
« Tu peux courir à l’infini
À la poursuite du bonheur, la Terre est ronde, autant l’attendre ici »OrelsanLa Terre est ronde, Le chant des sirènes