D’après des propositions récemment communiquées à un organisme des Nations Unies, le gouvernement chinois souhaite contrôler et surveiller ses citoyens dans cet univers virtuel.
En Chine, le métavers pourrait rimer avec crédit social. Annoncé en 2014, ce système évalue les citoyens pour les récompenser ou les pénaliser en fonction de leur comportement. Une personne avec une mauvaise note ne peut par exemple plus acheter de billets d’avion ou accéder à certains établissements (hôtels, restaurants, etc.).
Le gouvernement chinois souhaite appliquer un système similaire dans le métavers. Début juillet, il a communiqué ses propositions à l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence spécialisée de l’ONU pour les technologies de l’information et de la communication, à l’occasion de la seconde réunion de son groupe de réflexion sur le métavers. Lancé fin 2022, il est censé être le forum central permettant aux régulateurs, universitaires, organisations non gouvernementales et entreprises technologiques de débattre des normes du métavers. Selon Politico, qui a pu les examiner, ces propositions ressemblent à son système controversé de crédit social.
“Maintenir l’ordre et la sécurité” du métavers
Rédigées par l’opérateur de télécommunications China Mobile, elles suggèrent l’utilisation d’un « système d’identité numérique » pour accéder au métavers. L’idée est d’identifier les utilisateurs, avec leurs caractéristiques « naturelles et sociales » qui seraient répertoriées. Le gouvernement chinois souhaite par ailleurs que ces informations soient stockées et partagées avec les forces de l’ordre « pour maintenir l’ordre et la sécurité du monde virtuel ».
Ce système d’identité numérique permettrait par exemple d’identifier et de punir rapidement un utilisateur considéré comme nuisible, car « répandant des rumeurs et semant le chaos dans le métavers ». Selon plusieurs experts, les propositions du gouvernement chinois pourraient violer les principes de confidentialité et de liberté de connexion, qui sont devenus la marque de l’Internet tel que le connaissent la plupart des citoyens occidentaux. Elles devraient être soumises au vote lors de la prochaine réunion du groupe de réflexion, prévue en octobre à Genève.