Le projet du « père » de ChatGPT est dans le viseur de plusieurs régulateurs, dont la Cnil, concernant son système de vérification basé sur l’iris humain.
Moins d’une semaine après son lancement, la cryptomonnaie Worldcoin inquiète plusieurs régulateurs européens. Projet du patron d’OpenAI Sam Altman, il consiste en une plateforme reposant sur une sorte de passeport numérique permettant à ses utilisateurs de prouver leur identité en ligne sans partager de données personnelles. Pour l’obtenir, il est nécessaire de se soumettre à un scan de l’iris par un Orb, dispositif de vérification biométrique conçu par Worldcoin, afin de prouver son humanité et son unicité.
Ce système de vérification est la raison pour laquelle la cryptomonnaie est dans le viseur des régulateurs européens, dont la Cnil française. « Worldcoin a mis en œuvre une collecte de données en France », ce qui « semble questionnable, de même que les conditions de conservation des données biométriques », a indiqué l’autorité de protection des données personnelles dans une déclaration à l’AFP.
Plus de 2 millions de participants
Après un premier examen, la Cnil a identifié son homologue du land de Bavière en Allemagne comme chef de file, au sens du règlement européen sur les données personnelles (RGPD). Autrement dit, c’est à elle qu’il revient de mener les investigations, avec le soutien de l’autorité française. Le régulateur britannique des données a également fait savoir, la semaine dernière, qu’il enquêterait sur Worldcoin après son lancement.
Dans le cadre du projet, plusieurs sites d’inscription ont été mis en place dans le monde afin de scanner l’iris des individus avec un Orb. À ce jour, il compte plus de 2,1 millions de participants, selon le site web de Worldcoin. À noter que la plupart d’entre eux se sont inscrits au cours des deux dernières années avec la version bêta de la plateforme, soit avant son lancement officiel.
Face aux inquiétudes, la Worldcoin Foundation, entité décrite comme un « régisseur du protocole Worldcoin », a déclaré auprès de Reuters que le projet a été « conçu pour protéger la vie privée des individus et a mis en place un programme de confidentialité robuste ». Affirmant qu’elle « respecte toutes les lois et réglementations régissant le traitement des données personnelles sur les marchés où Worldcoin est disponible », elle a assuré que « le projet continuera de coopérer avec les organes directeurs sur les demandes d’informations supplémentaires concernant ses pratiques en matière de confidentialité et de protection des données ».