Le Parlement européen a approuvé l’accord conclu avec le Conseil en décembre 2022. Si la prochaine étape est validée, il sera notamment plus simple de retirer et changer la batterie de son portable soi-même.
Il faudra attendre le vote du Conseil de l’Europe, mais le tout semble bien parti. L’UE se tourne vers une nouvelle législation qui obligera les entreprises à faire leur part dans la conception des batteries, leur recyclage ou encore la transparence.
Plus de transparence
Hier, le Parlement européen a très largement approuvé (587 voix pour, 9 contre et 20 abstentions) un accord conclu avec le Conseil en décembre dernier pour réviser les règles sur les batteries et leurs déchets et s’adapter aux enjeux actuels. Tous les types de batteries vendues dans l’Union européenne (téléphones, ordinateurs, trottinettes électriques, vélos, voitures, électroménager, industries, etc) seront concernées si l’accord venait à être définitivement adopté par le Conseil, dernière instance à devoir s’exprimer sur la question.
L’accord prévoit par exemple que les batteries des appareils portables devront être conçues « de manière à ce que les consommateurs puissent facilement les retirer et les remplacer eux-mêmes ». Une manière d’obliger les grands constructeurs de smartphones comme Samsung ou Apple d’améliorer la réparabilité de leurs appareils. Dès la mise en œuvre de cette législation, encore une fois, si elle venait à passer, les constructeurs de batteries de véhicules électriques, de moyens de transport légers ou industrielles rechargeables d’une capacité supérieure à 2 kWh devront indiquer, via une étiquette, l’empreinte carbone de la conception à la vente de ces batteries.
Pousser vers le recyclage
Le rapporteur de cet accord, l’eurodéputé italien Achille Variati, s’est exprimé suite au vote du Parlement et a déclaré « Pour la première fois, nous avons une législation sur l’économie circulaire qui couvre l’ensemble du cycle de vie d’un produit – cette approche est bonne à la fois pour l’environnement et l’économie. Nous nous sommes mis d’accord sur des mesures qui profitent grandement aux consommateurs : les batteries seront plus performantes, plus sûres et plus faciles à retirer. »
L’un des grands enjeux concerne évidemment l’environnement, et l’UE souhaite réduire au maximum la forte pollution engendrée par la production de ces batteries en poussant les constructeurs à privilégier le recyclage. « Notre objectif global est de construire une industrie européenne du recyclage plus forte, notamment pour le lithium, et un secteur industriel compétitif dans son ensemble, ce qui est crucial dans les décennies à venir pour la transition énergétique et l’autonomie stratégique de notre continent » a ajouté Achille Variati.
Plusieurs objectifs ont donc été fixés en termes de collecte et de recyclage. Les marques devront pouvoir récupérer 45 % de leurs batteries portables (smartphones ou ordinateurs) d’ici à 2023, 63 % en 2027 et 73 % en 2030. Tous les déchets de batteries de l’automobile, des trottinettes, des vélos ou des batteries industrielles devront être collectés gratuitement. Les batteries récupérées devront être recyclées et leurs déchets devront être réutilisés. D’ici 2031, il sera par exemple obligé de réutiliser 80 % du lithium et 95 % du cobalt, du cuivre, du plomb et du nickel.