Le PDG de Tesla va être interrogé concernant une phrase prononcée en 2016 vantant les capacités d’un système d’assistance à la conduite. Ses avocats affirment qu’un deepfake pourrait en être à l’origine.
« Une Model S et une Model X, à ce stade, peuvent conduire de manière autonome avec plus de sécurité qu’une personne. Dès maintenant ». Cette déclaration est la raison pour laquelle Elon Musk va être interrogé sous serment dans le cadre d’un procès intenté par la famille de Walter Huang contre Tesla. En 2018, cet ingénieur d’Apple a été tué lors d’un accident de voiture avec sa Tesla. Dans cette affaire, sa famille affirme qu’il est mort à cause d’un problème avec le système d’assistance à la conduite du constructeur automobile, Autopilot. De leur côté, les avocats de Tesla assurent que Walter Huang jouait à un jeu vidéo sur son téléphone avant l’accident et a ignoré les avertissements du véhicule.
Par cette déclaration, Elon Musk est accusé d’avoir vanté les capacités d’Autopilot. Ses avocats ont pourtant affirmé que ces mots pourraient avoir été prononcés par un deepfake, comme le rapporte Reuters. « Comme de nombreuses personnalités publiques, [Elon Musk] fait l’objet de nombreuses vidéos et enregistrements audio “deepfake” qui le montrent en train de dire et de faire des choses qu’il n’a jamais dites ou faites », a déclaré Tesla.
Une phrase bel et bien prononcée par Elon Musk
Si les avocats d’Elon Musk soutiennent aussi que le milliardaire ne se souvient pas de cette déclaration, il peut être facilement prouvé qu’il en est à l’origine. Le patron de Tesla a en effet prononcé ces mots lors d’une conférence filmée dans un lieu public en 2016 et dont l’intégralité de son interview est disponible sur YouTube. Il a fait cette déclaration quelques minutes avant la fin de cet échange (1h19 dans la vidéo).
Qualifiant les arguments de Tesla de « profondément troublants », la juge chargée du procès, Evette Pennypacker, a ordonné à son patron d’enregistrer une déposition. Il devra dire sous serment s’il a bien prononcé cette phrase. « Leur position est que parce que M. Musk est célèbre et pourrait être davantage une cible pour les deepfakes, ses déclarations publiques sont intouchables », a-t-elle écrit, ajoutant que de tels arguments permettraient au milliardaire et à d’autres personnalités « de se dédouaner de toutes responsabilités sur ce qu’ils font et disent ».