D’après une action en justice, les maisons-mères de Facebook, Instagram, TikTok, Snapchat et YouTube sont au courant des méfaits causés par leurs plateformes sur les jeunes.
Régulièrement accusés de nuire à la santé mentale des jeunes, les réseaux sociaux sont conscients de leur porter préjudice. C’est ce que révèle la version non expurgée d’une action en justice intentée contre ces plateformes, rapporte Bloomberg. Elle comprend des dizaines de plaintes déposées à travers les États-Unis au nom d’adolescents et de jeunes adultes qui déclarent que Facebook, Instagram, TikTok, Snapchat et YouTube les ont fait souffrir d’anxiété, de dépression, de troubles alimentaires et d’insomnie.
Des problèmes encore bien présents
Selon l’agence de presse, plusieurs employés de Meta, Snap, ByteDance et Google savent que ces plateformes sont néfastes pour les jeunes, mais ils n’ont pas agi en conséquence. Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a même été personnellement averti à propos de ces dangers : « Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour réussir dans nos principaux domaines de bien-être, et nous sommes exposés à un risque réglementaire accru et à des critiques externes. Ces problèmes affectent tout le monde, en particulier les jeunes et les créateurs ; s’ils ne sont pas résolus, ils nous suivront dans le métavers. »
Pourtant, au lieu de s’attaquer à ces problèmes, Meta a cessé de financer son équipe consacrée à la santé mentale. Une allégation que le groupe californien nie : « Parce que c’est si important pour notre entreprise, nous avons en fait augmenté le financement, comme en témoignent les plus de 30 outils que nous proposons pour soutenir les adolescents et les familles », a assuré un porte-parole auprès de Bloomberg. « Aujourd’hui, des centaines d’employés travaillent dans toute l’entreprise pour créer des fonctionnalités à cet effet », a-t-il ajouté.
Concernant TikTok, des documents internes révèlent que sa société mère, ByteDance, sait que les jeunes sont plus susceptibles d’être attirés par les défis viraux et dangereux, et de les essayer car leur capacité à peser le risque n’est pas entièrement développée. Snap est quant à elle accusée de concevoir son application pour capitaliser sur l’attachement des adolescents et des enfants aux échanges instantanés et de récompenser les utilisateurs avec différents titres et statuts en fonction de leur engagement sur Snapchat. De même, il est reproché à Google d’avoir conçu YouTube pour exploiter la dépendance des utilisateurs.