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La Cnil « pas opposée » à l’analyse du visage pour vérifier l’âge des visiteurs de sites pornographiques

01 mars 2023
Par Marion Piasecki
La Cnil "pas opposée" à l'analyse du visage pour vérifier l'âge des visiteurs de sites pornographiques
©Jarretera / Shutterstock

Comment concilier protection des mineurs et confidentialité ? Là est l’un des principaux enjeux de l’accès aux sites pornographiques.

« La Cnil est pragmatique ; elle ne veut pas que les enfants consultent des sites pornographiques. » C’est ainsi que la présidente de la Cnil Marie-Laure Denis a résumé la situation, lors d’un entretien au Figaro. La Commission a récemment réagi aux tests qui seront mis en place par le gouvernement en mars et a même proposé d’autres pistes de réflexion comme l’analyse du visage.

La Cnil « se félicite » de la solution en double anonymat

Dans un communiqué publié le 21 février, la Commission a déclaré que la solution proposée par le gouvernement était conforme à ses recommandations à la fois en termes de protection de l’enfance et de la vie privée. Elle a également rappelé que son rôle n’était pas d’évaluer l’efficacité de ces systèmes, mais seulement leur conformité au RGPD.

Elle souhaite que le système soit éventuellement utilisé pour d’autres sites à l’avenir : « Si l’expérimentation menée à partir de mars sur la solution de contrôle d’âge est concluante et que celle-ci est commercialisée, la CNIL préconise que ce type de dispositif soit proposé par tous les sites soumis à une obligation de contrôle de l’âge de leurs visiteurs. » Elle rappelle également « que c’est aux sites pornographiques que revient la responsabilité de choisir et de mettre en œuvre, d’ores et déjà, une solution qui respecte les exigences légales de contrôle de l’âge, sous le contrôle de l’Arcom et du juge judiciaire. »

Quelles autres solutions possibles ?

Dans un entretien au Figaro, Marie-Laure Denis a évoqué d’autres pistes possibles pour vérifier l’âge des internautes visitants des sites pour adultes : « La Cnil n’est pas opposée au recours à la carte bancaire, avec une transaction à zéro euro, ou aux solutions d’estimation de l’âge grâce à l’analyse des traits du visage. Ce ne sont pas des systèmes parfaits, mais ils peuvent être utilisés dès maintenant. Ne nous privons pas de ces solutions de court terme ! »

Cependant, elle connaît bien les limites de ce type de technologie, déjà utilisée par certains réseaux sociaux : « Ces solutions auront certes du mal à distinguer une personne de 17 ans d’une autre de 19 ans, mais elles peuvent distinguer un enfant de 13 ans d’un adulte de 20 ans. Et il ne s’agit, en aucun cas, de reconnaissance faciale visant à identifier une personne. » Il faudra attendre les premiers résultats des tests de la solution en double anonymat pour savoir si l’analyse faciale sera nécessaire.

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Article rédigé par
Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
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