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Sites porno : un système de vérification d’âge en « double anonymat » sera testé en mars

15 février 2023
Par Kesso Diallo
Le gouvernement veut faire mieux respecter les limites d'âge sur Internet.
Le gouvernement veut faire mieux respecter les limites d'âge sur Internet. ©DANIEL CONSTANTE / Shutterstock

Avec cette solution permettant de réellement vérifier l’âge des internautes, le gouvernement vise à empêcher les enfants d’accéder à ces sites.

Après la carte bancaire, le gouvernement pense à une autre solution pour bloquer l’accès des mineurs aux sites pornographiques. Actuellement, ces derniers ne font que demander une simple déclaration de majorité à l’internaute, sur laquelle il suffit de cliquer. Des enfants sont ainsi exposés à ce type de contenus qui peuvent les choquer ou les traumatiser alors qu’ils ne sont pas censés y avoir accès avant leur 18 ans.

Pour remédier à ce problème, le gouvernement va bientôt tester un système de vérification d’âge en « double anonymat », comme l’a annoncé Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique, devant les députés le 14 février. Selon ses déclarations, rapportées par l’AFP, cette solution sera expérimentée par un collectif d’entreprises à la fin du mois de mars. « Nous espérons que dans les mois qui viennent cette solution aura fait ses preuves », a indiqué le ministre, ajoutant que l’objectif est d’avoir un système « suffisamment robuste pour qu’il soit inattaquable ».

Le principe du double anonymat

En préparation depuis plusieurs mois, ce dispositif devrait prochainement être dévoilé. Il obligera les sites pornographiques à réellement vérifier l’âge de leurs utilisateurs tout en protégeant la vie privée de ces derniers. Comme l’a expliqué Jean-Noël Barrot au Parisien début février, il reposera sur une attestation numérique pour certifier la majorité d’une personne sans que son identité ne soit dévoilée.

« Celui qui fournit l’attestation de majorité ne sait pas ce pourquoi elle va être utilisée. Ce peut être un opérateur télécom, un fournisseur d’identité numérique ou tout autre organisme susceptible d’attester de la majorité d’une personne. Et le site sur lequel l’attestation est utilisée ne connaît pas l’identité de la personne. C’est cela le principe de double anonymat », a expliqué le ministre mardi.

Faire respecter les limites d’âge en ligne

Selon Jean-Noël Barrot, la Cnil et l’Arcom (ex-CSA) – qui doivent publier leur avis sur la solution technique préconisée – estiment qu’il s’agit du « système le plus robuste, non seulement pour résoudre une bonne fois pour toutes la question de la vérification d’âge sur les sites pornographiques, mais éventuellement à l’avenir pour effectuer d’autres vérifications d’âge sur d’autres services dont nous voulons protéger nos enfants ».

Le gouvernement souhaite en effet que le dispositif permette de mieux respecter d’autres limites d’âge en ligne, à l’image de celle pour les réseaux sociaux. Ces plateformes sont interdites aux moins de 13 ans, mais les jeunes sont nombreux à mentir sur leur âge afin d’y accéder.

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Kesso Diallo
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