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Six mois après son agression, Salman Rushdie publie le roman Victory City

07 février 2023
Par Apolline Coëffet
Le nouveau roman de Salman Rushdie, "Victory City", s'apprête à sortir aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Le nouveau roman de Salman Rushdie, "Victory City", s'apprête à sortir aux États-Unis et au Royaume-Uni. ©AFP/Joël Saget

Le dernier roman de Salman Rushdie, Victory City, sort respectivement ces mardi 7 et jeudi 9 février 2023 aux États-Unis et au Royaume-Uni. Depuis l’agression qui a failli lui coûter la vie, il y a six mois, l’écrivain s’était éloigné des médias.

Six mois après l’attaque au couteau dont il a été victime, Salman Rushdie revient sur le devant de la scène médiatique. À l’occasion de la sortie de son quinzième roman, Victory City, aux États-Unis et au Royaume-Uni, l’écrivain britannique s’est exprimé dans les colonnes du New Yorker et dans une interview audio d’une heure. « Je m’assois pour écrire et il ne se passe rien ; j’écris, mais c’est un mélange de vide et d’âneries, des choses que je rédige et que j’efface le lendemain », y confie notamment celui qui vit toujours sous la menace de mort d’une « fatwa » émise à son encontre après la publication des Versets sataniques, en 1988. 

Jusqu’à la fin de l’année passée, grandement affaibli par cette tentative d’assassinat, Salman Rushdie est resté éloigné des médias. Ce n’est qu’en décembre qu’il s’est à nouveau rendu sur Twitter pour relayer, pour l’essentiel, les critiques de son nouveau roman publiées dans la presse. « Je ne suis pas encore tiré d’affaire », a annoncé l’auteur dans le même entretien avant d’évoquer un trouble de stress post-traumatique. Si, selon les dires de son agent, « sa guérison progresse », aucune promotion publique n’aura lieu dans les semaines à venir.

La nécessité de raconter et de transmettre

Achevé avant son agression au couteau, Victory City se présente comme la traduction de l’épopée historique de Pampa Kampana, une jeune orpheline qui vivra près de 250 ans. Grâce aux pouvoirs magiques que lui a conférés une déesse, l’héroïne et poète va bâtir la ville de Bisnaga, soit Victory City, dont elle verra l’essor et la destruction. Ce récit, qui prend place au XIVe siècle, évoque tour à tour les affres de l’exil et les menaces qui pèsent constamment sur la gent féminine dans un monde patriarcal. 

Une fois de plus, dans son ouvrage, l’écrivain réaffirme la portée des histoires, la nécessité de pouvoir les raconter et surtout les transmettre. Hautement symbolique, le texte se clôt ainsi sur cette maxime : « Les mots sont les seuls vainqueurs ». En France, il faudra attendre septembre prochain avant de pouvoir se procurer une copie traduite de Victory City. Le roman sera publié sous son titre original chez Actes Sud.

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Article rédigé par
Apolline Coëffet
Apolline Coëffet
Journaliste