Dans un nouveau retournement de situation, Elon Musk a pris la parole concernant la fin de l’accès gratuit à l’API de Twitter. Les comptes vérifiés produisant du « bon contenu » pourront continuer d’y accéder.
Un changement en surface bienvenu mais qui, si l’on s’attarde plus attentivement sur les mots du polémique patron de Twitter, amène des questions financières. Quoi qu’il en soit, dès le 9 février prochain, nombre de comptes réputés, ayant basé leur succès sur une utilisation de l’API de la plate-forme, disparaitront du site.
Nouvelle règle !
Vous connaissez sans doute ce GIF qui représente l’acteur Grégoire Ludig, parodiant Denis Brogniart en animateur de Koh-Lanta, pointer le doigt en l’air et s’exclamer « Nouvelle règle ! ». On ne pourrait pas mieux illustrer cette nouvelle actualité qu’avec cette image. Lors de l’annonce de la fin de la gratuité de l’API de Twitter, qui permettait à de nombreux développeurs sur ordinateurs et smartphones de créer des applications tierces ou des comptes bots divers et variés, les réactions hostiles ne s’étaient pas faites attendre. Parmi elles, beaucoup de personnes inquiètes de la disparition de comptes de bots à caractère humoristique, informatif ou même utile.
Le succès rencontré par le message inquiet du populaire compte bot PepitoTheCat a réussi à capter l’attention d’Elon Musk. Celui-ci a répondu réfléchir à une règle pour ce genre de comptes. Trois jours plus tard, il revenait avec ce message : « En réponse aux retours, Twitter va activer une version plus légère et en écriture seule de l’API pour les bots fournissant du bon contenu qui est gratuit. »
Renflouer les caisses
Nous apprenions donc la semaine dernière que Twitter allait bloquer l’accès à son API derrière un mur payant. Celle-ci, gratuite depuis la création du réseau social, avait permis la création d’un nombre incroyable de comptes spécialisés, d’applications tierces et d’outils permettant une utilisation plus simple de la plate-forme. Pour Musk, qui doit toujours nommer un nouveau PDG du site à sa place, cette décision est moins une décision financière que sécuritaire. Selon lui, la gratuité de l’API est la porte ouverte aux comptes frauduleux et aux « manipulateurs d’opinion ». Protéger l’accès à l’API par un mur à 100 $ réduirait considérablement la présence de bots malveillants.
Mais cela porterait aussi préjudice à toutes ces applications décrites plus haut. On sait déjà que les applications tierces comme Twiterrific et Tweetbot n’existent plus car bloquées à l’entrée de Twitter à cause de ses changements de politique. Aux yeux du grand public, cette décision s’inscrit purement et simplement dans une logique financière. L’entreprise doit remplir ses caisses et diversifier ses sources de revenus, pour le moment essentiellement dépendantes de la publicité.
Un point intéressant que n’a pas précisé Musk dans son dernier message, mais qu’il soulevait lors de sa réponse à PepitoTheCat, concerne les modalités de cet accès « gratuit » à l’API. Il mentionnait dans son message d’avant envisager que les comptes vérifiés, donc payant un abonnement Twitter Blue, pourraient éventuellement continuer d’avoir accès à la passerelle logicielle. Il ne fait plus mention de ce point. Enfin, sur quels critères se basera l’équipe en charge de la vérification des bots pour décider si un compte publie du bon contenu ou non ? Les premières réponses pourront arriver le 9 février prochain.
