Selon le dernier baromètre du numérique, 87% des Français possèdent un smartphone. Ils regardent également un écran 32 heures par semaine en moyenne.
Réseaux sociaux, achats en ligne, démarches administratives… Le numérique s’est imposé dans la vie quotidienne des Français, comme le montre le baromètre du numérique* publié lundi par le régulateur des télécoms (Arcep), le Conseil général de l’économie (CGE), l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et l’Arcom (ex-CSA).
Portant sur la diffusion des équipements et l’évolution de leurs usages, cette étude annuelle révèle qu’ils regardent en moyenne un écran pendant 32 heures par semaine, « soit près d’un cinquième du temps hebdomadaire ou un peu moins d’un tiers éveillé ». Par jour, ils sont également plus de la moitié à passer plus de trois heures devant un écran en moyenne.
Les usages numériques des Français
Dans le détail, certains usages numériques montrent des signes de reflux, comme les réseaux sociaux (62% contre 67% en 2020). D’autres, comme les achats en ligne, se sont pérennisés. Après un bond lors de la crise sanitaire en 2020 (76%), cette habitude n’est en effet pas retombée, avec 77% des Français ayant acheté des biens sur Internet l’année dernière. Le recours à l’e-administration s’est, lui, stabilisé, 71% des sondés ayant effectué une démarche administrative en ligne dans les douze derniers mois, comme en 2020.
Le numérique est par ailleurs de plus en plus indispensable, les Français utilisant Internet tous les jours, notamment lors des « temps morts », soit les moments d’attente ou de trajet. Ils profitent de ces interstices de la vie quotidienne pour prendre leur smartphone et aller sur Internet (70%), regarder des vidéos (50%), jouer (47%) ou encore envoyer des SMS (76%). Les activités plus traditionnelles comme la lecture d’un livre ou d’un journal papier continuent, elles, de baisser (53% contre 63% en 2013).
Cet attrait pour le numérique s’accompagne en outre d’une sensation de manque pour la majorité de la population au bout d’une journée et dès les premières heures pour 31% des répondants. Autrement dit, la déconnexion est difficile pour les Français. Ils sont plus d’un sur deux à déclarer qu’ils ne pourraient pas se passer d’Internet plus d’une journée sans que cela leur manque.
Une hausse des difficultés liées aux usages numériques
La part des Français possédant un smartphone a également augmenté, de 3% par rapport à 2020. 87% des personnes interrogées ont indiqué en avoir un. Parmi eux, 89% s’en servent pour envoyer des messages avec des applications proposant ce service et 78% les utilisent pour téléphoner. Ils sont aussi 92% à naviguer sur Internet depuis leur smartphone. La proportion de détenteurs d’objets connectés a également augmenté l’année dernière, avec 40% des répondants en possédant désormais un et 27% une enceinte connectée.
Les Français sont plus connectés et plus équipés mais ils sont aussi plus nombreux à éprouver des difficultés les empêchant d’utiliser pleinement les outils numériques et Internet. 48% ont assuré avoir rencontré des freins à cette pleine utilisation, soit une hausse de 16 points comparé à 2020. Le principal frein reste la complète maîtrise des outils numériques. « Cela pourrait paraître à première vue contradictoire avec la progression des usages du numérique des Français, mais une utilisation plus importante des outils numériques peut aussi s’accompagner d’une prise de conscience de ses limites et donc d’une identification d’une marge de progression dans la maîtrise de ces outils », expliquent les institutions publiques.
À cela s’ajoute une accentuation des inégalités en compétences numériques. Deux ans après la crise sanitaire, qui a rendu ces outils indispensables, 56% des Français pensent mieux maîtriser 10 de ces derniers. Une moyenne qui est cependant sous-tendue par de grandes disparités. Alors que 71% des cadres et professions intellectuelles supérieures estiment qu’ils se sont mieux appropriés ces outils avec la pandémie, plus de la moitié des non diplômés et des âgés de 70 ans et plus n’ont pas l’impression d’avoir gagné en maîtrise depuis ces deux dernières années.
*Enquête réalisée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie auprès de 4 184 personnes de 12 ans et plus.