Composé d’experts externes au réseau social, le conseil de confiance et de sécurité était en place depuis 2016. Il aidait les équipes de l’entreprise à définir ses politiques de modération de la plateforme.
Se présentant comme un grand défenseur de la liberté d’expression, Elon Musk multiplie les changements en termes de modération sur Twitter depuis qu’il a racheté le réseau social. Après le retour de personnalités bannies ou la fin de la lutte contre la désinformation liée au Covid, le patron de l’entreprise a décidé de dissoudre le conseil de confiance et de sécurité le 12 décembre.
Créé en 2016, il s’agissait d’un organe consultatif composé d’experts externes à l’entreprise qui avait pour objectif d’« améliorer la sérénité de la conversation publique ». Il aidait ainsi Twitter à améliorer ses politiques de modération au sujet du harcèlement, du suicide ou encore de l’exploitation sexuelle des enfants. Les membres de ce conseil ont appris sa dissolution par mail. Partagé par CNN, celui-ci explique que Twitter « réévalue la meilleure manière d’intégrer des points de vue extérieurs » dans le développement de sa plateforme et de sa politique et estime que l’organe « n’est pas la meilleure structure pour le faire ».
Un patron et des changements critiqués
Comme d’autres changements apportés par Elon Musk, la disparition du conseil de confiance et de sécurité, qui n’a pas de successeur pour le moment, a été critiquée. Patricia Cartes, ancienne employée de Twitter ayant créé cet organe consultatif, a déclaré lundi que sa dissolution « signifie qu’il n’y a plus d’équilibre des pouvoirs ». Alex Holmes, l’un de ses membres, a, lui, jugé cette décision regrettable. « Le conseil de confiance et de sécurité de Twitter était constitué de volontaires qui, pendant de nombreuses années, ont donné de leur temps lorsqu’ils étaient consultés par les employés de Twitter afin de les conseiller sur une grande variété de problèmes en matière de sécurité et de dangers en ligne », a-t-il déclaré sur le réseau social. Il a également rappelé que le conseil « n’avait jamais été un organe directeur ou de prise de décisions ».
La dissolution de cet organe a été annoncé alors qu’une réunion devait se tenir entre ses membres et la nouvelle responsable de l’équipe confiance et sécurité de Twitter, Ella Irwin. Elle a été annulée à la dernière minute. Quelques jours plus tôt, trois membres avaient par ailleurs annoncé leur démission, expliquant que « contrairement à ce qu’affirme Elon Musk, la sécurité et le bien-être des utilisateurs de Twitter déclinent ». Les membres du conseil ont en outre été victimes de harcèlement ce week-end à la suite d’une déclaration du patron du réseau social selon laquelle ils avaient « refusé de prendre des mesures contre l’exploitation sexuelle des enfants pendant des années ». Pourtant, comme le rappelle l’Associated Press, l’organe disposait d’un groupe de travail sur cette question.
Elon Musk a aussi pris pour cible Yoel Roth, ancien responsable de la sécurité sur Twitter, ce week-end. « On dirait que Yoel plaide en faveur de l’accès des enfants aux services Internet pour adultes dans sa thèse de doctorat », a-t-il tweeté. Selon CNN, il a été contraint de quitter son domicile à cause des menaces dont il a été victime.
