La plateforme de Google a décidé de sanctionner le youtubeur, visé par une enquête pour viol et corruption de mineurs, en privant sa chaîne de publicités.
Songeant à prendre des mesures depuis plusieurs jours, YouTube a fini par sanctionner Norman Thavaud ce week-end. Accusé de viol et de corruption de mineurs, le vidéaste avait été placé en garde à vue le 5 décembre et libéré le 6 décembre au soir, sans poursuites à ce stade. Comme l’a constaté PureMedias ce samedi, la plateforme ne monétise plus les contenus publiés par le youtubeur. « Nous avons décidé de démonétiser la chaîne de Norman, c’est-à-dire qu’il n’y a plus de publicités associées à sa chaîne et donc plus de revenus », a confirmé un porte-parole de YouTube à l’AFP ce dimanche. Une sanction prise « pour une durée indéterminée à ce stade » mais qui « pourra être revue », a-t-il ajouté.
Concrètement, si Norman Thavaud peut toujours publier des vidéos, celles-ci ne lui rapportent plus d’argent. Ayant fait ses débuts sur la plateforme en 2011, il est le troisième youtubeur français en nombre d’abonnés (près de 12 millions). Ses vidéos ont aussi été vues plus de 2,7 milliards de fois selon un décompte officiel.
Un risque de sanction similaire pour un autre youtubeur
YouTube a justifié sa décision auprès de plusieurs médias : « Nous considérons le harcèlement sexuel, sous toutes ses formes, comme inacceptable ». « Pour des comportements en dehors de notre plateforme, nous conseillons fortement aux victimes de se manifester auprès des autorités policières ou judiciaires compétentes. Si nous constatons que le comportement d’un créateur, sur YouTube ou en dehors, nuit à nos utilisateurs, à notre communauté, à nos employés ou à notre écosystème, nous prenons alors des mesures supplémentaires pour les protéger », a ajouté la filiale de Google.
La démonétisation de la chaîne de Norman fait partie des mesures évoquées par YouTube mardi dernier auprès de Mediapart. La plateforme pensait également à réduire l’accès de ses vidéos aux recommandations ou à la page d’accueil. Elle n’est pas la seule à avoir pris des mesures contre le youtubeur. Mardi, le groupe Webedia (AlloCiné, Pure People, Jeuxvideo.com…) a annoncé sur Twitter « la mise en suspens de sa collaboration » avec le vidéaste.
YouTube pourrait par ailleurs sanctionner un autre vidéaste accusé de faits similaires : Léo Grasset. Depuis juin, ce vulgarisateur scientifique est accusé par huit femmes de viol et de « violences psychologiques et sexuelles ». Depuis juillet, il est également visé par une enquête préliminaire pour harcèlement sexuel. Ayant nié les faits qui lui sont reprochés dans une vidéo publiée le mois dernier, le youtubeur fait l’objet d’une autre enquête pour viol ouverte fin novembre par le parquet de Paris, après le dépôt d’une plainte par une étudiante en journalisme de 22 ans.