Lancée en 2018, l’application est récemment devenue populaire grâce à une nouvelle fonctionnalité appelée « Magic Avatars ».
Si vous êtes allé sur Instagram ces derniers jours, vous avez peut-être vu des images de personnes ressemblant à des œuvres d’art. Elles viennent de l’application Lensa, développée par Prisma Labs. Lancée en 2018, elle utilise des algorithmes d’intelligence artificielle (IA) pour transformer des photos et des vidéos. En novembre, elle a lancé une nouvelle fonctionnalité appelée « Magic Avatars », qui connaît beaucoup de succès, à tel point que Lensa occupe aujourd’hui la première place du classement de l’App Store (magasin d’applications d’Apple) aux États-Unis et la deuxième place en France selon data.ai.
Une application populaire mais critiquée
Comme son nom l’indique, la fonctionnalité « Magic Avatars » transforme les selfies des utilisateurs en avatars dans une variété de thèmes, tels que « Princesse », « Pop » ou encore « Anime ». Pour générer ces avatars, les utilisateurs sont invités à envoyer 10 à 20 photos, puis à sélectionner leur genre. Lensa est cependant payante : après 7 jours d’essai gratuits, il faut débourser 39,99€ pour un abonnement annuel. À cela s’ajoute le prix à payer pour utiliser la fonctionnalité. L’application propose une réduction de 50% si vous êtes abonné donc la génération de 50 avatars coûte par exemple près de 4 euros. Par ailleurs, Lensa affirme que les photos envoyées sont immédiatement supprimées de ses serveurs une fois les avatars générés.
Pour cette fonctionnalité, l’application se sert de Stable Diffusion, une IA génératrice d’images. Et, cela est problématique pour les artistes car ces systèmes sont formés avec leurs œuvres, sans leur accord. « Regarder les résultats m’a rendu vraiment triste parce que je pouvais voir que les images étaient nées des milliers et des milliers d’heures de pratique de vrais artistes », a ainsi tweeté la comédienne voix off Jenny Yokobori, appelant les individus à ne pas utiliser Lensa. Pire encore, Lauryn Ipsum, une graphiste, a indiqué sur Twitter que les signatures des artistes sont toujours visibles sur certaines images bien qu’elles soient floues.
Prisma Labs a tenté de se défendre face à ces critiques. « L’IA apprend à reconnaître les liens entre les images et leurs descriptions, pas les œuvres d’art. De cette façon, le modèle développe des principes opérationnels qui peuvent être appliqués à la génération de contenu. Par conséquent, les résultats ne peuvent pas être décrits comme des répliques exactes d’une œuvre d’art particulière », a ainsi déclaré l’entreprise.