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Données personnelles : Signal accuse Facebook d’avoir censuré sa campagne publicitaire

05 mai 2021
Par Thomas Estimbre
Données personnelles : Signal accuse Facebook d'avoir censuré sa campagne publicitaire

L’application de messagerie sécurisée voulait alerter les internautes sur la quantité de données collectées par Facebook. Signal assure que le réseau social a censuré sa campagne d’affichage. De son côté, Facebook nie en bloc et évoque un « coup monté ».

Avec Telegram, Signal a profité du flou autour des conditions d’utilisations de WhatsApp pour gagner en popularité. Recommandée par Edward Snowden ou Elon Musk, la messagerie se veut particulièrement sécurisée et elle tente depuis de séduire de nouveaux utilisateurs. Pour ce faire, Signal organise régulièrement des campagnes publicitaires et la dernière en date visait à sensibiliser les internautes sur la quantité de données collectées par Facebook. Ces annonces avaient pour but d’alerter l’opinion sur les méthodes du géant des réseaux sociaux, réputé pour sa gourmandise en matière de données personnelles. Sur son blog, Signal affirme que cette campagne a été censurée par Facebook et revient sur l’affaire dans un post intitulé « Les publicités Instagram que Facebook ne veut pas vous montrer ».

 © Signal
© Signal

La messagerie explique avoir conçu une série de publicités ciblées « pour vous montrer les données personnelles que Facebook collecte à votre sujet et dont il vend l’accès ». Ces annonces prenaient la forme d’un texte dans lequel étaient intégrées des informations pouvant être collectées par les outils par la firme de Mark Zuckerberg. Selon Signal, Facebook n’était pas de cet avis et l’application de la Signal Foundation a rapidement été interrompue dans son projet. Elle affirme que le réseau social ne l’a pas laissé faire et qu’il a fermé son compte plutôt que de le laisser acheter des publicités pour Instagram.

« La publicité aurait affiché simplement certaines des informations collectées sur l’utilisateur de la plateforme. Cette idée n’a pas plu à Facebook », regrette la messagerie. En colère, Signal estime que « Facebook est plus que disposé à vendre des informations sur la vie des gens », avant d’ajouter : « être transparent sur la manière dont les publicités utilisent les données des utilisateurs est apparemment suffisant pour être banni ; dans le monde de Facebook, le seul usage acceptable est de cacher ce que vous faites à votre public ». L’outil sécurisé conclut sa sortie en montrant quelques exemples de publicités « que vous ne verrez jamais sur Instagram ».

 © Signal
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Facebook conteste les accusations

Le réseau social n’a pas tardé à réagir et dément toute censure. « C’est un coup monté par Signal, qui n’a même jamais essayé de diffuser réellement ces publicités – et nous n’avons pas fermé leur compte publicitaire pour avoir essayé de le faire », a assuré le réseau social à Axel Heath du site The Information. « Si Signal avait essayé de diffuser ces publicités, plusieurs d’entre elles auraient été rejetées car nos politiques publicitaires interdisent les publicités qui affirment que vous avez un état de santé ou une orientation sexuelle spécifique, comme Signal devrait le savoir ».

 © Signal
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De son côté, Signal confirme, images à l’appui, avoir tenté de diffuser ces annonces et que son compte a bien été désactivé. Notons que cette passe d’armes intervient quelques jours avant l’entrée en vigueur des nouvelles conditions d’utilisation de WhatsApp. Pour l’anecdote, la fuite de données de 533 millions d’utilisateurs de Facebook a révélé que le numéro de téléphone de Mark Zuckerberg était associé à un compte Signal.

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Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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