Le nouveau navigateur Web de Microsoft affiche une croissance de plus de 1300 % sur les douze derniers mois. Ce succès permet à Edge de bousculer le marché et contraste avec la lente agonie de Firefox.
Microsoft a trouvé la bonne formule avec son nouveau navigateur Edge. Longtemps raillée pour ses difficultés sur ce segment, la firme de Redmond n’a pas hésité à repartir de zéro pour proposer le nouveau Edge. Hormis son nom, cette nouvelle version (appelée projet Anaheim) basée sur Chromium n’a pas grand-chose en commun avec Edge Legacy (projet Spartan). Microsoft a en effet fait le choix en décembre 2018 de changer de moteur en abandonnant Edge HTML au profit de Blink, comme plusieurs autres navigateurs tels que Brave, Opera, Vivaldi et bien sûr Google Chrome. Ce choix surprenant pouvait sonner comme un aveu d’échec pour Microsoft qui n’était pas parvenu à contrer Mozilla Firefox et l’incroyable ascension de Google sur ce marché.
Quelques mois plus tard, cette décision est une réussite totale pour le géant de Redmond. Le site Bleeding Computer s’est intéressé aux données de StatCounter et révèle que le nouveau Edge a connu une croissance de plus de 1300 % sur un an. En seulement douze mois, Microsoft est passé d’un navigateur en voie de disparition (0,57 % de part de marché en mars 2020) à un navigateur en pleine croissance, atteignant une part de marché de 8,03 % en mars 2021. Le navigateur de la société à l’origine de Windows est très loin de Chrome qui flirte chaque mois avec les 70 % de parts de marché (67,09 % en mars), mais il prend peu à peu l’ascendant sur Firefox (7,97 % de part de marché en mars) et se rapproche de Safari (10,13 %).
La revanche de Microsoft Edge, le déclin de Firefox
Il est à noter que selon les estimations de NetMarketShare, le nouveau Edge n’avait mis que trois mois après son lancement à dépasser Firefox. Sa part de marché est aujourd’hui estimée à 11,56 % contre 6,30 % pour le navigateur de la fondation Mozilla. Des méthodes de calcul différentes peuvent expliquer ces écarts entre les deux sites. Néanmoins, on observe dans les deux cas une progression de Microsoft qui peut s’expliquer par les efforts consentis par la firme. Cette dernière a redoublé d’efforts en calquant son rythme sur celui de Chrome et en permettant de profiter des extensions compatibles avec le navigateur de Google.
La politique de Microsoft a également permis de faire connaître le nouveau Edge et de gagner de nouveaux utilisateurs. Préinstallé dans Windows 10, il a pris la place d’Internet Explorer 11, puis de l’ancien Edge qui sera officiellement désinstallé de son système d’exploitation le 13 avril prochain. La part de marché de ce dernier, estimé à 0,44 %, devrait donc diminuer et permettre au nouveau Edge de continuer à progresser. Son arrivée dans les consoles Xbox pourrait également lui permettre de gonfler son nombre d’utilisateurs. À l’inverse, la situation se complique de plus en plus pour Firefox qui peine à répondre aux assauts des navigateurs Web basés sur le projet Chromium. Indépendant, le logiciel de Mozilla décline depuis quelques années et les doutes sur son avenir s’intensifient.