Le ministère des sports a déclaré au Parisien que cette technologie controversée ne sera pas utilisée lors de l’événement de l’été 2024.
Utiliser la reconnaissance faciale dans un objectif de sécurité lors des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024. Le gouvernement a tranché et ne devrait pas faire appel à cette technologie selon Le Parisien. « La mesure qui sera proposée en matière d’intelligence artificielle pour faciliter le travail de sécurisation de la compétition, dans le cadre du projet de loi relatif à l’organisation des JO de Paris 2024, exclut totalement et explicitement le recours à la reconnaissance faciale », a déclaré le ministère des Sports au quotidien.
Bien que cette technologie fasse polémique, des sénateurs avaient proposé l’idée d’une expérimentation à l’occasion des JO dans un rapport publié en mai. Plaidant pour une loi d’expérimentation de trois ans afin de déterminer les usages susceptibles d’être pertinents et efficaces, ils y préconisaient notamment d’autoriser l’utilisation de cette technologie pour « sécuriser de grands événements présentant une sensibilité particulière ou les sites particulièrement sensibles face à une éventuelle menace terroriste ».
Des caméras « augmentées » pour les JO
Auditionnée par la commission de la culture, de l’éducation et la communication du Sénat le mois dernier, la ministre des sports et JOP, Amélie Oudéa-Castéra, avait déjà fait preuve de prudence sur l’utilisation de cette technologie. « Je comprends l’attente et l’importance de la reconnaissance faciale, notamment après les événements au Stade de France », avait-elle déclaré, faisant référence aux incidents (vols, agressions, entrées sans billet…) lors de la finale de la Ligue des Champions fin mai. « Mais actuellement, les dispositions législatives concernant la sécurité ne prévoient pas ces dispositifs. Nous travaillons sur les algorithmes intelligents, mais anonymisés, pour gérer les mouvements de foule dans les transports. Et même ces dispositifs de vidéoprotection devront être examinés par la Cnil et le Conseil d’État avant d’être mis en œuvre », avait ajouté la ministre.
Ainsi, seules des caméras dites « intelligentes » ou « augmentées » devraient être déployées lors des JOP 2024, dispositifs sur lesquels la Cnil a dévoilé sa position cet été, insistant sur la nécessité de mettre en place un cadre légal pour leur utilisation.
Fin octobre, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, en charge de la sécurité des jeux, avait, lui, assuré devant la commission des lois du Sénat qu’il n’était « pas pour la reconnaissance faciale » mais plutôt favorable à « la vidéoprotection dite intelligente, qui permet de cibler non pas tel ou tel individu, mais des personnes répondant à un tel signalement, ou encore des catégories de gestes, comme la dégradation de biens publics ».