Un rapport interne de l’entreprise consulté par Reuters révèle que le réseau social perd ses utilisateurs les plus actifs. Les sujets traditionnellement populaires sur la plateforme, comme l’actualité et le sport, suscitent aussi moins d’intérêt, remplacés par les cryptomonnaies et des contenus « pas sûrs pour le travail ».
« Où sont passés les Tweeters ? ». C’est la question que se pose le réseau social selon un rapport interne consulté par Reuters. Il révèle que Twitter a du mal à garder ses utilisateurs les plus actifs alors que ces derniers sont vitaux pour l’entreprise qui est sur le point d’être rachetée par Elon Musk. Responsables de 90% des publications et de la moitié des revenus mondiaux, ces « tweeters importants » (personnes se connectant six ou sept fois et tweetant environ trois à quatre fois par semaine) représentent pourtant moins de 10% des utilisateurs globaux mensuels. Ils sont en « déclin absolu » depuis le début de la pandémie.
Un intérêt croissant pour les cryptomonnaies et les contenus sexuels
Le rapport signale également un changement d’intérêt parmi les utilisateurs anglophones les plus actifs au cours des deux dernières années. Ils s’intéressent moins à l’actualité, le sport ou encore le divertissement, qui sont des sujets traditionnellement populaires sur la plateforme. Twitter perd aussi un pourcentage « dévastateur » de gros comptes manifestant de l’intérêt pour la mode ou des célébrités. Selon un chercheur de l’entreprise, ils se tournent probablement vers des plateformes rivales comme Instagram et TikTok.
De l’autre côté, les cryptomonnaies et les contenus « pas sûrs pour le travail » (nudité, pornographie…) sont les sujets d’intérêt les plus croissants. Le rapport précise que l’intérêt pour les premières a atteint un niveau record fin 2021, mais qu’il a diminué depuis le crash des cryptomonnaies en juin. Pour rappel, Twitter est aussi l’un des seuls grands réseaux sociaux à autoriser les contenus pornographiques sur sa plateforme. Ce changement d’intérêt est susceptible de rendre Twitter moins attrayant pour les annonceurs, qui ne veulent pas voir leur image ternie par ce type de contenus. Le mois dernier, plusieurs grandes marques, telles que Disney, Coca-Cola ou Dyson ont suspendu leurs campagnes publicitaires sur le réseau social à la suite d’une étude rendue publique par Reuters révélant que leurs publicités apparaissaient sur le profil de comptes proposant ou sollicitant des contenus pédopornographiques.
Cherchant à mieux comprendre le déclin des « tweeters importants » avec ces recherches, Twitter ne tire aucune conclusion sur ce dernier. L’entreprise voulait aussi étudier les tendances « inquiétantes » qui auraient pu être masquées par la croissance globale des utilisateurs actifs quotidiens. « Nous effectuons régulièrement des recherches sur une grande variété de tendances, qui évoluent en fonction de ce qui se passe dans le monde. Notre audience globale a continué de croître, atteignant 238 millions d’utilisateurs actifs quotidiens monétisables aux deuxième trimestre 2022 », a déclaré un porte-parole auprès de l’agence de presse.