Le procureur général de l’État a intenté un procès au géant américain pour avoir collecté les données de millions de Texans à des fins commerciales, sans leur consentement éclairé.
Après Meta en février, c’est Google qui est visé par une action en justice au Texas. Comme le groupe californien, la firme de Mountain View est accusée d’avoir récolté des données biométriques de façon illégale, soit sans le consentement éclairé et préalable des personnes concernées. Raison pour laquelle le procureur général de l’État, Ken Paxton, a engagé des poursuites contre l’entreprise. « Dans tout l’État, les Texans sont devenus des vaches à lait involontaires, exploitées par Google pour ses profits », peut-on lire dans la plainte.
Selon le procureur, le géant américain s’est livré à cette pratique avec plusieurs de ses services et appareils, utilisant les visages et les voix de millions de Texans à des fins commerciales, notamment pour améliorer ses technologies d’intelligence artificielle, qui nécessitent beaucoup de données pour fonctionner.
Une violation de loi au Texas
Dans le détail, Google est accusé d’avoir collecté des données biométriques avec son application Google Photos, qui propose une fonctionnalité appelée « Face Grouping » (regroupement des visages). À l’aide de la reconnaissance faciale, celle-ci détecte les visages présents sur les photos. Une fois qu’elle en a détecté un, les algorithmes de Google créé une empreinte faciale pour ensuite réunir les photos présentant des visages similaires dans un « groupe de visages ».
De même, la fonctionnalité « Face Match » avec l’écran connecté Nest Hub Max fait appel à la reconnaissance faciale pour voir l’utilisateur de l’appareil et s’adapter à lui. « Pour que Face Match fonctionne, la caméra du Nest Hub Max est conçue comme un œil de Sauron moderne – qui observe et attend constamment d’identifier un visage qu’il connaît », indique la plainte. Ken Paxton reproche également à la société d’avoir d’enregistré les voix des utilisateurs avec la gamme Nest et les autres appareils qui sont équipés de Google Assistant. La firme se sert de ces données audio pour créer des profils d’utilisateur et améliorer la façon dont son assistant vocal répond.
Pour le procureur général du Texas, Google a ainsi violé le « Capture or Use of Biometric Identifier Act » (CUBI), une loi qui oblige une entreprise à informer une personne avant de collecter des données biométriques et à obtenir son consentement pour le faire. Il réclame des sanctions pouvant aller jusqu’à 25 000 dollars pour chaque violation.
Contacté par l’AFP, un porte-parole de Google a qualifié cette action en justice de « nouveau procès sans fondement ». Concernant spécifiquement la fonctionnalité de Google Photos, il a précisé qu’il était possible de désactiver cette option, mais aussi que l’entreprise n’utilise pas les photos et les vidéos dans l’application à des fins de ciblage publicitaire.