L’Autorité française de la concurrence a infligé une amende de 150 millions d’euros à Google pour abus de position sur le marché de la publicité.
Google est un habitué des amendes et c’est au tour de l’Autorité de la concurrence de se manifester. Pour la première fois, elle vient d’infliger une amende de 150 millions d’euros au géant américain pour abus de position dominante sur le marché de la publicité liée aux recherches (Google Ads), annonce-t-elle sur son site. Lors d’une conférence de presse, Isabelle De Silva – présidente de l’Autorité – a indiqué (via l’AFP) qu’il s’agissait de la « troisième sanction » la plus importante jamais prononcée pour abus de position dominante par l’Autorité.
Dans un communiqué, l’autorité revient sur les raisons qui l’ont poussée à sanctionner la firme californienne. Elle indique que Google a abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité en ligne. L’autorité juge les règles de fonctionnement de la plateforme publicitaire Google Ads « opaque et difficilement compréhensibles » et estime qu’elles sont appliquées « de manière inéquitable et aléatoire ». Elle a également sommé Google de « clarifier la rédaction des règles de fonctionnement de Google Ads, ainsi que la procédure de suspension des comptes ».
« Quand on a de grands pouvoirs, on a de grandes responsabilités », estime la présidente de l’Autorité
Isabelle De Silva assure que « la position dominante de Google est extraordinaire » sur ce marché avec une part estimée « entre 90 et 100 %, certains estiment qu’elle est plus proche de 95 % que de 90 % ». Google est régulièrement sanctionné pour abus de position dominante, notamment par la Commission européenne. Cette dernière a infligé une amende de 2,42 milliards d’euros en 2017 concernant Google Shopping, puis une amende record de 4,3 milliards d’euros pour abus de position dominante avec Android en 2018. La firme de Mountain View a également écopé d’une amende de 1,49 milliard d’euros pour AdSense en début d’année. À chaque fois, il a été reproché à Google d’abuser de sa position dominante sur le marché. Début décembre, on a également appris que Bruxelles avait décidé d’ouvrir une enquête préliminaire sur les pratiques de Google concernant la collecte de données.