Le projet de cryptomonnaie de Facebook ne cesse de faire parler de lui. Alors que le lancement du Libra est prévu pour mi-2020, la monnaie est confrontée à des défections et voit une alternative « non gérée par Facebook » émerger.
Longtemps empêtré dans les scandales, c’est un Facebook ambitieux qui a dévoilé mi-juin son projet de cryptomonnaie. L’association Libra, qui réunissait vingt-huit entreprises, ONG et institution académiques lors de l’annonce, est chargée de gérer la cryptomonnaie Libra qui doit être lancée officiellement mi-2020. Depuis son annonce, le projet est toutefois pointé du doigt et suscite la méfiance de nombreux acteurs et régulateurs. La présence de Facebook et sa sulfureuse réputation en matière de protection des données personnelles inquiètent et le projet divise le monde politique. « Nous ne pouvons pas autoriser le développement de Libra sur le sol européen », expliquait Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, en septembre.
Une situation qui pousse de nombreuses entreprises à se retirer de l’ambitieux projet de Facebook. La plateforme PayPal a fait part de sa décision la semaine dernière, sans donner les raisons de son changement d’avis, précise l’AFP. La firme américaine, comme les autres entreprises prenant part au projet, devait investir au moins 10 millions de dollars (9,1 millions d’euros). Libra a également enregistré les défections des géants du paiement Mastercard et Visa, ainsi que des groupes eBay et Mercado Pago. Enfin, la société Stripe a aussi fait part de son intention de faire machine arrière.
Libra eux de partir
Un coup dur pour Facebook et l’association Libra qui se trouve désormais dépourvus de spécialistes de premier plan du paiement, note Reuters. David Marcus, ancien président de PayPal et actuel directeur du projet Libra, a reconnu sur Twitter que « ce n’est pas une bonne nouvelle à court terme », mais le responsable du projet estime que « dans un sens, c’est libérateur ». De son côté, Xavier Niel – dont le groupe Iliad est partenaire du projet Libra – s’est fendu d’une tribune dans Les Echos pour défendre le projet. Il assure que « Libra existera comme les 1600 autres monnaies virtuelles d’ores et déjà disponibles en France, c’est inéluctable, avec ou sans nous, que les États le souhaitent ou pas ». En dépit des réticences et départs, les membres de l’association Libra se sont réunis à Genève pour élire un conseil d’administration. Le lancement de la cryptomonnaie pourrait néanmoins être retardé.
Open Libra, l’alternative qui veut répondre aux « problèmes avec l’approche de Facebook »
En attendant, une alternative espère profiter de ces difficultés pour émerger : Open Libra. Elle se présente comme « une plateforme ouverte pour l’inclusion financière » et « non gérée par Facebook ». Même si le réseau social n’est qu’un membre parmi l’association Libra, son influence est grande et le groupe de Mark Zuckerberg est étroitement associé au projet. Derrière Open Libra, on retrouve des spécialistes de la blockhain et système « ouvert » qui n’a « pas de « membres d’association », de « partenaires », ni d’ »employés » ou de « dirigeants » ».