Google a décidé de prendre lui-même en charge le déploiement du RCS et de ne pas attendre les opérateurs. La France fait partie des premiers pays concernés par la décision de Google.
Présenté comme le successeur du SMS, le protocole RCS (Rich Communication Services) peine à émerger et Google a décidé de prendre les choses en main. Fervent défenseur de ce standard qui permet d’enrichir les contenus envoyés par messagerie (messages plus longs et plus complexes avec des GIF, images en haute résolution, vidéos…), le géant américain cherche à l’imposer depuis quelques années afin d’offrir une véritable alternative au système iMessage d’Apple sur Android.
La firme de Mountain View a rapidement négocié avec les opérateurs les plus importants partout dans le monde et notamment en France avec Orange. L’objectif était de forcer l’adoption du format RCS afin d’offrir une seconde jeunesse au vieillissant SMS, mais les opérateurs n’ont pas montré un réel engouement ces derniers mois.
Face au manque de réactivité des opérateurs, Google prend le relais
Le site The Verge annonce que Google a finalement décidé de prendre lui-même en charge le déploiement du RCS, sans attendre les opérateurs. La firme californienne va utiliser ses propres serveurs et proposer le SMS 2.0 dès ce mois-ci en France et au Royaume-Uni, uniquement sur les smartphones Android via l’application Messages. À terme, le service devrait être proposé dans d’autres pays avec l’ambition de devenir accessible pour l’ensemble des utilisateurs Android dans le monde.
Du côté d’Apple, la firme de Cupertino semble également intéressée par le successeur du SMS. Les futures versions d’iOS pourraient ainsi intégrer le protocole RCS.
Pourquoi Google accélère-t-il ?
Incontournable, le géant du web se cherche dans le domaine de la messagerie. Google multiplie les efforts, mais les utilisateurs se sont tournés vers d’autres applications de messageries telles que Messenger, Signal, WhatsApp ou iMessage sur iOS. Plutôt que de lancer une énième application, le géant américain concentre ses efforts sur ce standard et mise sur le « texto » qui reste très utilisé, même s’il décline depuis plusieurs années. En accélérant sur le déploiement du RCS, la firme américaine met la pression sur les opérateurs. Ces derniers pourraient être tentés d’adopter le RCS dans les prochains moins, même si le protocole présente des défauts.
Vie privée, confidentialité… Google devra faire des efforts
Le plus gros problème du RCS est que les messages ne bénéficient pas d’un chiffrement de bouts en bout. À l’inverse, des services comme iMessage, WhatsApp, Signal et même Facebook multiplient les efforts sur ce point, rappelle The Verge. Google reconnaît d’ailleurs la nécessité de proposer « un chat privé » et explique : « Nous croyons fondamentalement que la communication, en particulier l’envoi de messages, est très personnelle et que les utilisateurs ont droit à la vie pour leurs communications. Et nous nous engageons pleinement à trouver une solution pour nos utilisateurs ».
En attendant, la firme rassure et assure qu’elle ne conserve aucun message qui passe par ses serveurs. « Du point de vue de la conservation des données, nous supprimons les messages de notre service RCS dès que nous les transmettons à un utilisateur final (…) si nous les conservons, c’est juste pour les transmettre lorsque cette personne se connecte », explique Drew Rowny, responsable du développement de Messages. Ainsi, les messages envoyés seront supprimés des serveurs de Google dès lors qu’ils sont transmis au destinataire. Concernant les métadonnées, elles pourront être conservées temporairement sur l’appareil.
Par ailleurs, on notera que de nombreux messages sont multiplateformes, ce qui n’est pas le cas du RCS. Ce dernier se rapproche sur ce point d’iMessage dont il propose, peu ou prou, les mêmes fonctionnalités.