Le Royaume-Uni a fait savoir que la vérification d’âge pour la consommation de contenus pornographiques en ligne sera lancée à partir du 15 juillet.
Depuis l’année dernière, le Royaume-Uni planche sur l’instauration d’un “porn pass”, qui consiste en la vérification de l’âge des visiteurs d’un site pornographique afin de protéger les mineurs. La loi est même plus stricte que cela, puisqu’elle dispose que les sites comprenant plus de 30 % de contenus pornographiques sont concernés, ce qui exclut toutefois des plateformes comme Twitter ou Reddit. Repoussée plusieurs fois, la nouvelle loi entrera en vigueur le 15 juillet, et les responsables du projet s’affairent à offrir de nouveaux outils de vérification.
Plusieurs méthodes de vérification
Divers magasins et marchands de journaux pourraient prochainement vendre des cartes d’identification aux adultes après avoir effectué des vérifications d’âge en face à face, explique le gouvernement. Une méthode d’acquisition du porn pass qui risque de donner lieu à des situations plutôt gênantes. Ces commerçants délivreraient ainsi un code à 16 chiffres contre 10 pounds, lequel permettrait d’autoriser l’accès à certains contenus pour adultes.
Heureusement, d’autres méthodes de vérification sont en développement, comme celle de MindGeek, l’un des plus grands acteurs de l’industrie pour adultes, qui a développé son propre outil baptisé AgeID. Toutefois, il revient aux sites pornographiques de choisir l’outil qui sera déployé. Le British Board of Film Classification (BBFC), organisme qui donne aux films leurs certificats d’âge au Royaume-Uni, sera néanmoins chargé de vérifier la conformité des services fournis. En grand gendarme du porno en ligne, il pourra indiquer aux FAI les sites et applications à bloquer pour non-conformité à la nouvelle réglementation, alors que la possibilité d’infliger des amendes a été abandonnée.
Et la protection de la vie privée ?
« L’introduction de la vérification obligatoire de l’âge est une première mondiale et nous avons pris le temps de trouver un équilibre entre la protection de la vie privée et la nécessité de protéger les enfants contre les contenus inappropriés », a déclaré la ministre britannique en charge du Numérique, Margot James.
Toutefois, des observateurs s’inquiètent de la création de bases de données composées de personnes consommant du contenu pornographique. La crainte d’un piratage est bien présente. Il faudrait alors, pour les utilisateurs, arbitrer entre donner son identité aux sites Internet, ou donner son identité à son marchand de journaux pour pouvoir surfer anonymement.
L’entrée en action de cette loi devrait démocratiser un peu plus l’utilisation de VPNs, permettant de simuler la connexion à Internet depuis une adresse IP hors du sol britannique. Rappelons que l’utilisation d’un VPN est légale.