Habitué des tweets moqueurs et des memes, Elon Musk veut-il se reconvertir dans la diplomatie ? Pas sûr que ce soit une bonne idée.
Qu’est-il passé par la tête d’Elon Musk quand, entre un tweet sur Tesla et un meme sur la musculation, il a décidé de parler du conflit russo-ukrainien ? Le 3 octobre, il a proposé son idée de plan pour la paix dans cette région et soumis Twitter à un sondage pour savoir si les utilisateurs l’approuvaient. Des tweets qui ont causé de vives réactions dans les deux pays concernés.
Un plan sur la question des territoires annexés
Lundi, le PDG de Tesla a fait la proposition suivante sur Twitter : « Paix Ukraine-Russie : – Refaire les élections des régions annexées sous la supervision de l’ONU. La Russie part si telle est la volonté du peuple. – La Crimée fait officiellement partie de la Russie, comme elle l’a été depuis 1783 (jusqu’à l’erreur de Khrouchtchev). – L’approvisionnement en eau de la Crimée est assuré. – L’Ukraine reste neutre. », suivi d’un simple sondage Oui / Non. Ce sondage a rassemblé plus de 2,7 millions de votes et le « non » l’a remporté avec 59,1% des voix. Suite à ce résultat, Elon Musk a dit que le sondage a été victime de la « plus grande attaque de bots [qu’il a] jamais vue ».
Il a justifié son idée en disant que « c’est fort probable que ce soit le résultat final – juste une question de savoir combien de personnes meurent avant » et qu’il « convient également de noter qu’une issue possible, quoique peu probable, de ce conflit est une guerre nucléaire ». Des arguments qui n’ont pas convaincu les Ukrainiens.
L’Ukraine le critique, la Russie le félicite
Réaction la plus notable : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui-même publié un sondage sur Twitter, demandant « Quel Elon Musk préférez-vous ? Celui qui soutient l’Ukraine ou celui qui soutient la Russie ? ». Avec plus de 2,4 millions de votes au total, le sondage a évidemment préféré la première option avec 78,8% des voix. Elon Musk y a répondu qu’il soutenait bien sûr l’Ukraine mais redoutait les conséquences de l’escalade du conflit. Le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak a préféré proposer un « meilleur plan de paix » consistant en la libération des territoires annexés, la démilitarisation de la Russie et la traduction en justice des « criminels de guerre » devant un tribunal international. Le Parlement Ukrainien, quant à lui, s’est contenté de dire « Non. » au plan d’Elon Musk.
Côté russe, les déclarations du milliardaire ont été abordées lors d’une conférence de presse le 4 octobre. Le porte-parole du Kremlin a estimé que « c’est une bonne chose qu’une personne comme Elon Musk cherche une solution pacifique à cette situation. À la différence de nombreux professionnels de la diplomatie, Elon Musk tente toujours de parvenir à la paix. Et parvenir à la paix sans accepter les demandes russes est totalement impossible. » L’entrepreneur n’a pas réagi, revenant à ses habituels tweets sur Tesla, Space X et le rachat de Twitter.