Des comptes mettent en avant des « méthodes naturelles » de contraception en réalité inefficaces, ce qui inquiète les médecins.
Avec le recul du droit à l’avortement aux États-Unis et les inquiétudes liées aux effets secondaires de la contraception hormonale, de nombreuses femmes veulent se tourner vers des méthodes de contraception naturelle. Pour cela, elles s’informent sur les réseaux sociaux qui vont souvent les induire en erreur.
La méthode Ogino, populaire mais jugée inefficace
Le mot-dièse #naturalbirthcontrol (contraception naturelle) cumule plus de 33 millions de vues sur Tiktok, ce qui témoigne de l’intérêt pour ce sujet. Les femmes donnant des conseils sur ce sujet n’exercent pas une profession médicale réglementée comme gynécologue ou sage-femme, mais se présentent comme des éducatrices, des coachs ou des expertes du cycle menstruel et de la fertilité, ce qui ne nécessite pas de diplôme ou d’être approuvée par une autorité. Cela ne les empêche pas de vendre toutes sortes de produits ainsi que des consultations privées dont le prix peut atteindre plusieurs centaines d’euros.
La méthode de contraception naturelle mise en avant par ces comptes est généralement la méthode Ogino, qui consiste à suivre son cycle menstruel pour déterminer la date d’ovulation et la période de fertilité. Le problème, c’est que plusieurs facteurs sont très variables : la régularité du cycle, la longueur de la période de fertilité, la durée de vie des spermatozoïdes, etc. Cela est suffisant pour rendre cette méthode peu fiable en tant que contraceptif.
Une obsession pour le naturel
Pourquoi se diriger alors vers un système moins efficace enseigné par des personnes qui n’ont aucune preuve de leurs qualifications ? Si beaucoup de femmes ont vu leur qualité de vie s’améliorer avec la contraception hormonale ou n’ont pas connu d’effets secondaires, d’autres subissent des migraines, des prises de poids ou encore des sautes d’humeur. D’où cette recherche d’une méthode sans hormones qui leur évitera des effets indésirables.
Des femmes n’ont également plus confiance envers le personnel médical et la médecine moderne en général à cause du traitement jugé sexiste : des douleurs pas prises au sérieux ou considérées comme psychosomatiques, des diagnostics retardés, des médecins parfois froids ou condescendants… Autant de raisons qui peuvent les rediriger vers ces influenceuses peu scrupuleuses.