Le jeu de football basé sur des NFT, n’attire pas que l’attention des athlètes professionnels et des investisseurs. L’autorité nationale des jeux (ANJ) veut que l’entreprise prouve que son jeu n’est pas un système de paris sportifs.
Ce qui ne semble être au départ qu’un jeu basé sur des NFT de joueurs de football pourrait être bientôt considéré comme un jeu d’argent. L’Autorité nationale des jeux a mis en garde Sorare dans ce sens et lui demande de prouver le contraire d’ici à l’automne.
L’entreprise se défend
Frédéric Guerchoun, directeur juridique de l’ANJ, a ainsi expliqué sur BFM pourquoi cette mise en garde a été faite : “Pour qu’il existe un jeu d’argent, il faut une offre faite au public, un gain en nature ou en numéraire, ainsi qu’un sacrifice financier. À nos yeux, le sacrifice financier tel que l’entend la jurisprudence, c’est une dépense. Or dans le cas de Sorare, il est impératif d’acheter des cartes pour participer”. En effet, chaque joueur doit constituer une équipe en achetant plusieurs cartes joueur en NFT, dont le prix varie en fonctions des performances du joueur.
L’entreprise a répondu à cet argument que Sorare n’était pas une application de paris sportifs parce que la mise de départ n’est jamais complètement perdue : « Lorsqu’une carte Sorare est jouée dans notre jeu de fantasy, elle n’est jamais perdue. Cette carte peut être jouée 1 fois ou 500 fois, lors de la première saison comme lors de la dixième saison. » Ce fonctionnement est donc différent des paris traditionnels où la mise peut être perdue après chaque match.
Que se passera-t-il si Sorare est considéré comme un jeu d’argent ?
Si cette question a tant d’importance, c’est parce que les jeux d’argent doivent respecter un certain nombre de règles. Sorare devra par exemple soumettre une demande pour devenir un opérateur en ligne agréé comme Winamax ou Betclic. L’entreprise fera également face à des obligations supplémentaires, notamment en termes de prévention des addictions, de lutte contre le blanchiment d’argent et de vérification d’identité pour éviter que des mineurs y jouent. Le statut d’opérateur de pari sportif a enfin son importance pour des questions fiscales : 7,5% des mises des parieurs doivent être reversés à l’État.
Sorare et l’Autorité nationale des jeux se rencontreront en septembre pour confronter leurs derniers arguments et mener à une décision sur ce statut. À savoir que la France n’est pas le seul pays à se poser cette question : le Royaume-Uni a ouvert une enquête sur l’entreprise pour la même raison.