Au cours d’un événement en ligne, le président de la République centrafricaine a lancé le chantier de cet actif numérique qui permettra d’inclure financièrement les habitants non bancarisés et d’accéder aux ressources inexploitées du pays.
Après avoir reconnu le bitcoin comme monnaie officielle fin avril, la Centrafrique va plus loin. Ce 3 juillet, le pays a dévoilé son projet de lancer sa propre cryptomonnaie, le Sango. Cette annonce a été faite par le président Faustin Archange Touadéra lors d’un événement en ligne pour lancer « un nouveau système numérique alimenté par la technologie blockchain ». Selon lui, le bitcoin et la cryptomonnaie sont la solution aux problèmes que rencontre l’Afrique. Ce continent, « où 57% de la population n’est pas bancarisée », souffre d’un manque « d’infrastructures » rendant « quasi inaccessible les services financiers à de nombreux habitants ».
Pour Faustin Archange Touadéra, ces problèmes peuvent être réglés avec le smartphone, qui est une alternative à la banque traditionnelle et permet de commercer et d’investir en cryptomonnaies. Ces dernières constituent, elles, une alternative à l’argent liquide et à la bureaucratie financière.
Un projet pour aider le pays et attirer du monde
Selon les dires du président, cette future cryptomonnaie sera utile aux citoyens, en leur permettant de « bénéficier des avantages propres au monde des transactions financières virtuelles » tels que la rapidité d’accès, la vitesse d’exécution, d’une absence de bureaucratie et d’un faible coût. Il a en outre assuré que le « Sango Coin sera la monnaie de la nouvelle génération pour la République centrafricaine », ainsi que l’accès direct aux ressources du pays pour le monde entier. « La République centrafricaine (…) est assise sur une montagne de ressources, une richesse inestimable », a déclaré Faustin Archange Touadéra, en mentionnant l’or, les diamants et les métaux rares.
Sur le site du projet Sango, il est indiqué que cet actif sera multidimensionnel. Cela, car il permettra de payer et d’être payé de manière instantanée et sécurisée et qu’il donnera aux citoyens le contrôle de leur identité et de leurs actifs numériques. Il sera également soutenu par le Bitcoin, avec le Trésor du pays qui disposera d’une réserve Bitcoin dédiée.
Au cours de l’événement en ligne, a aussi été annoncé le futur « premier crypto-hub africain ». Plus précisément, l’objectif est de construire un hub légal, reconnu par le parlement du pays, au cœur de l’Afrique afin d’accueillir les entreprises et d’attirer les passionnés de cryptomonnaie du monde entier. Une « Crypto Island » a par ailleurs été évoquée. Il s’agira d’une plateforme permettant au Sango Coin de devenir « le catalyseur de la tokénisation des vastes ressources naturelles » de la Centrafrique. Ce sera aussi une « zone crypto-économique », qui permettra aux utilisateurs de proposer, de visualiser et de contribuer à ses futurs développements. Enfin, cette île définie comme « la première île du metaverse à s’appuyer sur la réalité », offrira entre autres la possibilité aux usagers de gérer leurs NFT pour débloquer des fonctionnalités supplémentaires tels que la place de marché ou la tokénisation des actifs.
En revanche, aucun détail n’a été donné sur le calendrier de création de ce « Sango Coin » et de cette « Crypto Island ». D’un autre côté, ce projet intervient alors que le secteur des cryptomonnaies traverse une crise et le cours du bitcoin ne cesse de chuter. Après être passé sous la barre des 25 000 dollars le mois dernier, il n’atteint même pas les 20 000 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes.