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Test du Polaroid Originals OneStep 2 : une réédition pleine de charme, mais sans audace

14 avril 2018
Par Romain Challand
Test du Polaroid Originals OneStep 2 : une réédition pleine de charme, mais sans audace

Polaroid Originals a tenu à rendre hommage au OneStep en lançant un OneStep 2 à peine revu. Un appareil instantané qui ne semble donc pas apporter de grandes nouveautés, et surtout peu d’arguments différenciants sur le marché florissant qui est le sien. Mais nous avons tout de même souhaité le vérifier dans ce test.

En résumé

Le Polaroid Originals OneStep 2 est globalement un beau produit qui rappelle sans mal sa noble lignée. Il n’a d’ailleurs pas beaucoup évolué en 40 ans, si ce n’est que le coût unitaire du cliché est plus élevé, et que les cartouches sont moins polluantes. Deux écoles s’affronteront sur le marché de l’instantané, avec ceux qui aiment la précision de la formule Instax, et ceux qui lui préfèrent l’imperfection des Pola. Parce que les photos de ce OneStep 2 sont effectivement loin de l’idéal, notamment en matière de colorimétrie. Ce qui pourra freiner aussi le consommateur contemporain, c’est le format massif de l’objet, que l’on glisse difficilement dans un sac, contrairement à certains appareils concurrents. Hormis un très apprécié retardateur, le OneStep 2 ne propose pas de fonctionnalité particulière, mais on apprécie sa batterie intégrée.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Un beau Pola comme on les aime !
  • Un retardateur bien utile
  • Chargement des films très simple
Les moins
  • Imperfection (trop ?) des images
  • Peu de fonctions
  • Format qui ne se promène pas partout

Notre test détaillé

Le look emblématique Polaroid

Le OneStep 2 de Polaroid Originals fait une promesse simple : être un OneStep des années 2010. Le produit reprend le look du modèle sorti 40 ans plus tôt (1977), et surtout son format. Contrairement aux produits proposés par Fujifilm, ce Polaroid n’est pas vraiment compact et trouvera plus difficilement sa place dans un sac.

polaroid originals Onestep 2

©© Fahim Alloul / LaboFnac

Autrement, le OneStep 2 est un bel hommage, car c’est un appareil bien conçu. Un bouton on/off de couleur jaune prend place à l’arrière, et s’associe à un voyant clignotant à côté du port USB, qui permet d’évaluer la batterie restante. Le viseur, lui aussi situé à l’arrière, n’est pas le plus simple du monde à appréhender puisqu’il faudra aller plaquer sa joue contre la surface pentue afin d’assurer un cadrage efficace.

polaroid originals Onestep 2

© Fahim Alloul / LaboFnac

La face avant intègre un large flash, le déclencheur (bouton rouge), une discrète touche pour le retardateur, ou encore un bouton dédié au réglage de la lumière (jaune). Au milieu, celui-ci est neutre, tandis que le « plus » apporte des photos plus claires, et le « moins » des photos plus sombres et contrastées.

polaroid originals Onestep 2

© Fahim Alloul / LaboFnac

Au bas de façade se trouve une dernière gâchette permettant d’ouvrir le capot de chargement des films. Pour faire cette manoeuvre, c’est extrêmement simple : on ouvre le paquet, on positionne la cartouche comme indiqué, on l’enfonce jusqu’à la butée, et on referme. Le premier déclenchement permet de décoller le film de protection, et les petites diodes lumineuses en haut de l’appareil s’activent alors pour nous dire combien de clichés il reste.

polaroid originals Onestep 2

© Labo Fnac

Des réglages (trop) simples

Et autant dire que la simplicité d’installation rime avec simplicité d’utilisation. Contrairement aux offres de Fujifilm, Polaroid ne s’embarrasse pas de fioritures avec son produit et se contente d’offrir un produit sur lequel on appuie pour faire une photo. Une approche hyper basique qui contraste avec ce qu’on voit parfois ailleurs, par exemple avec le SQ10 qui s’équipe d’un écran, enregistre une version numérique de la photo, et permet de l’imprimer à volonté.

polaroid originals Onestep 2

© Fahim Alloul / LaboFnac

D’ailleurs, Polaroid Originals propose une approche simple aussi en matière de films. Certes, le produit est compatible format 600 et i-Type, mais il n’existe finalement que trois films distincts : un noir et blanc, un classique, et un 600 vintage aux coloris sépia.

polaroid originals Onestep 2

© Fahim Alloul / LaboFnac

Quant au bouton qui permet d’ajuster la clarté des images, il est assez anecdotique puisqu’il faudra bien connaître l’appareil pour s’en servir au mieux. Ce qu’on apprécie par contre, c’est le retardateur qui permet de gérer son installation et d’aller se joindre au groupe de copains pour être sur la photo.

Des images à la qualité discutable

Et justement, il y a des choses à dire à propos de ces films. D’abord, rappelons qu’ils sont vendus environ 16 euros pour 8 photos, ce qui donne un coût de 2 euros par cliché. Autant dire qu’on hésite un peu avant d’appuyer sur le déclencheur. Surtout qu’il faudra faire attention à ce que vous photographiez.

polaroid originals Onestep 2

© Fahim Alloul / LaboFnac

Car la qualité d’image n’est pas le fort de cet appareil. Vous me direz que le côté « photo ratée » a un charme particulier avec l’instantané, et vous auriez raison. Mais à notre époque, un peu d’optimisation n’aurait pas été de trop. D’abord, les cadrages sont très approximatifs et il n’est pas rare que le photographe en herbe fasse remarquer que le rendu ne correspond pas du tout à ce qu’il avait visé. Est-ce parce qu’on positionne mal notre œil contre l’appareil ? Peut-être, mais c’est alors que le petit hublot est mal pensé dans sa conception.

polaroid originals Onestep 2

© Fahim Alloul / LaboFnac

Ensuite, les clichés sont bien définis, mais la colorimétrie est très discutable, et ce quelles que soient les conditions de luminosité ou le réglage d’intensité lumineuse. L’effet vintage/sépia proposé a tendance à jaunir (ou rougir, cela dépend) tout et les couleurs sont grandement altérées. Un mur rouge passion se transforme vite en orangeade, tandis que le bleu du ciel virerait presque au rose.

Enfin, il n’est pas rare d’observer quelques défauts sur les clichés. Il s’agit d’endroits où la chimie se fait assez mal, sans qu’on sache vraiment à quoi cela est dû. Bon, ce sont les petites aspérités des films qui en font la richesse aussi, et il serait dommage de lui en tenir rigueur. Notez toutefois que si vous cherchez quelque chose de plus « juste » envers les teintes, un rendu plus « clinique » disons, il vaut mieux mieux se tourner vers l’offre Instax. Les films Polaroid, en plus d’être longs à développer (entre 10 et 15 minutes), sont assez sensibles aux changements de température par exemple. Même si on doit bien admettre que ce format mythique a quelque chose de très satisfaisant.

L’autonomie

Ce qu’il y a de pratique par contre avec ce produit, c’est qu’il est alimenté par une batterie, quand la plupart des instantanés s’appuient sur des piles. L’autonomie offerte par la batterie intégrée est en outre assez solide. Après avoir shooté 3 pellicules, le OneStep 2 ne montre pas de faiblesse d’ailleurs. Cette autonomie est estimée à 60 jours par la marque, ce qu’il ne nous est pas permis de vérifier en l’état. D’ailleurs, si vous oubliez de remettre le bouton sur off, l’appareil se met automatiquement en veille histoire de préserver quand même de l’énergie.

Conclusion

Le Polaroid Originals OneStep 2 est globalement un beau produit qui rappelle sans mal sa noble lignée. Il n’a d’ailleurs pas beaucoup évolué en 40 ans, si ce n’est que le coût unitaire du cliché est plus élevé, et que les cartouches sont moins polluantes. Deux écoles s’affronteront sur le marché de l’instantané, avec ceux qui aiment la précision de la formule Instax, et ceux qui lui préfèrent l’imperfection des Pola. Parce que les photos de ce OneStep 2 sont effectivement loin de l’idéal, notamment en matière de colorimétrie. Ce qui pourra freiner aussi le consommateur contemporain, c’est le format massif de l’objet, que l’on glisse difficilement dans un sac, contrairement à certains appareils concurrents. Hormis un très apprécié retardateur, le OneStep 2 ne propose pas de fonctionnalité particulière, mais on apprécie sa batterie intégrée.

Article rédigé par
Romain Challand
Romain Challand
Journaliste