Test Labo

Test Labo du Lenovo Moto Z Play : un smartphone très multimédia

22 décembre 2016
Par Laure Renouard, Lionel Costa
Test Labo du Lenovo Moto Z Play : un smartphone très multimédia

En résumé

Note LABOFNAC

Le Moto Z Play de Lenovo, par son format imposant, n’est pas à mettre entre toutes les mains. Très autonome, il se destine avant tout à des amateurs de contenus multimédias ne cherchant pas une débauche de puissance, mais préférant prendre et consulter leurs photographies sur un grand écran. Dommage toutefois que l’AMOLED choisi par la marque restitue imparfaitement les couleurs, et que le smartphone souffre de quelques défauts de sensibilité au réseau. On apprécie pour finir la modularité du téléphone, compatible avec les Moto Modz du Moto Z : les intéressés pourront le personnaliser ou lui offrir des fonctionnalités supplémentaires sans effort.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Bonne autonomie
  • Appareil photo convaincant
  • Compatibilité avec les modules Moto Mods
Les moins
  • Format franchement massif
  • Gestion imparfaite de l'AMOLED

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Cette note reflète la qualité globale de l'écran
Autonomie
Plus la note est elevée et plus le smartphone restera allumé sans avoir à être rechargé.
Performance et rapidité
Un smartphone qui exécute le plus rapidement possible toutes sortes de tâches obtiendra un 10/10
Qualité audio
Cette note reflète de la qualité globale du système audio du smartphone

Notre test détaillé

S’il est un pli que Lenovo a conservé de Motorola, c’est son goût pour les déclinaisons de ses smartphones phares en versions plus accessibles. C’est donc d’une mouture estampillée Play qu’hérite le Moto Z, fleuron de la marque. Un smartphone lui aussi compatible avec les Moto Mods, ces éléments amovibles conférant une dimension modulaire, très à la mode en 2016, à un smartphone par ailleurs honorablement équipé. Il est passé entre les mains des experts du Labo Fnac, dont voici les conclusions.

Le Moto Z Play fait partie de cette première génération de “Moto” à sortir sous la bannière Lenovo. Le smartphone, déclinaison du Moto Z à moindre prix, reprend une partie des codes du smartphone premium. Lui aussi présente un écran Super AMOLED de 5,5 pouces, mais à la définition Full HD, dans un boîtier unibody aux tranches métalliques. Le tout mesure 156,4 x 76,4 x 7 mm pour un poids de 165 grammes.

À l’intérieur, Lenovo a opté pour un SoC Snapdragon 625 octo-cœur à 2 GHz, mais aussi pour une mémoire vive de 3 Go ainsi que pour un espace de stockage de 32 Go, secondé par un port microSD. Plus épais que le Moto Z, le Moto Z Play gagne une batterie nettement plus conséquente (3510 mAh au lieu de 2600 mAh) et conserve la prise jack qui a été abandonnée chez le Moto Z. Si vous avez un casque filaire que vous souhaitez conserver, c’est toujours ça de pris. Son appareil photo de 16 mégapixels est doté d’un autofocus à détection de phase et, en façade, son capteur de 5 mégapixels bénéficie d’un flash, ce qui reste rare chez les smartphones.

L’ergonomie et le design

Pour qui a déjà eu le Moto Z entre les mains, le passage au Moto Z Play n’est pas sans douleur. Au passage, le smartphone, parmi les plus fins du marché, a gagné en épaisseur, troquant les 5,2 mm de son aîné pour une épaisseur de 7 mm. Il est également plus haut et large de 3 mm alors même que son écran affiche la même diagonale de 5,5 pouces. N’oublions pas l’appareil photo de ce smartphone, caractéristique des derniers Moto : rond et cerclé de métal, il est aussi nettement protubérant. Celui-ci permet de maintenir en place une protection dorsale aimantée (Moto Style Shell) : avec elle, l’arrière du téléphone est “plat”, mais approche du centimètre d’épaisseur.

Finesse ou pas, le smartphone est franchement grand au regard de sa diagonale d’écran, avec ses dimensions, et paraît lourd en main. Un Galaxy S7 edge, par exemple, mesure 150,9 x 72,6 x 7,7 mm et, avec ses tranches arrondies, donne l’impression d’être encore plus fin qu’il ne l’est vraiment. Le Moto Z Play, lui, préfère des tranches presque plates, légèrement chanfreinées, en métal que l’on sent solide. Il est mal adapté aux petites mains, d’autant que ses boutons d’allumage et de réglage du volume sont situés tout en haut de sa tranche droite, et sont un peu difficilement accessibles. On se réjouit de la présence d’une prise USB Type-C en bas du téléphone, autour duquel se trouve une bande de plastique dédiée à l’antenne. Un emplacement assez original et pas forcément élégant.

Lenovo Moto Z Play

Retenons pour finir la présence en façade, d’un petit capteur d’empreintes carré sous l’écran, à utiliser en tenant le téléphone à deux mains, mais aussi d’un flash accompagnant l’appareil photo frontal.

Lenovo Moto Z Play

S’il est un peu trop grand pour être adapté à toutes les mains, le Moto Z Play n’en est pas moins un produit esthétiquement réussi. Le métal de ses arêtes et sa vitre dorsale lui confèrent une allure haut de gamme, même si les traces de doigts sont inévitablement de la partie.

L’écran

De manière assez classique pour un smartphone situé entre le milieu et le haut de gamme, le Moto Z Play combine grand écran de 5,5 pouces et définition standard Full HD 1080p. Il obtient une bonne note de définition grâce à une résolution de 402 ppp. C’est largement suffisant pour obtenir des images précises, avec des pixels presque invisibles. Comme souvent chez les écrans AMOLED, le Moto Z Play présente également un très bon contraste qui lui permet d’obtenir des blancs bien lumineux et, par nature, des noirs profonds. À 5 % de luminosité, il obtient un bon contraste de 444:5.

Gamut du Lenovo Moto Z Play

Gamut du Lenovo Moto Z Play

L’écran du Moto Z Play convainc moins de sa capacité à restituer les dégradés. Sa courbe de gamma montre un manque de luminosité dans les teintes intermédiaires. Les gris foncés auront tendance à être un peu trop proches du noir, par exemple. La colorimétrie n’est pas non plus le point fort de cette dalle AMOLED, qui n’atteint pas même la moyenne lors de nos tests. En cause, un delta U’V’ de 0,029 tenant à ce que le vert et le bleu, notamment, s’écartent franchement des couleurs de référence. Dommage que des écarts de saturation soient également perceptibles.

Vue angulaire (noir) avec le Lenovo Moto Z Play

Vue angulaire (noir)

Vue angulaire (blanc) avec le Lenovo Moto Z Play

Vue angulaire (blanc)

Bon élève grâce à un contraste et une définition satisfaisants, médiocre dans les nuances de gris et de couleurs, le Moto Z a le mérite d’offrir d’excellents angles de vision. Son grand écran, adapté par son format au visionnage de photos ou vidéos à plusieurs, reste bien lisible même lorsqu’il est regardé de côté. Pour une luminosité de face à 231 cd/m2, il ne perd que 25 % de luminosité à 30° (190,2 cd/m2), et 55 % de luminosité (149,7 cd/m2) lorsqu’il est observé depuis un angle de 45°.

Fidelité des couleurs
4.7
Contraste et progressivité
7
Directivité
9
Densite des pixels
4

L’interface utilisateur

Le Moto Z Play, disponible depuis la rentrée 2016, est naturellement sorti sous Android 6.0.1 Marshmallow, Nougat n’étant alors proposé que chez le LG V20. Lenovo a toutefois promis de mettre ses derniers modèles à jour vers Android 7.0 dans les mois à venir.

En attendant, on retrouve chez le smartphone une interface Android épurée, semblable à celle que l’on avait pu observer, quelques mois plus tôt, sur la série Moto G4/Moto G4 Plus. Le panneau d’accueil comporte donc uniquement les principales applications Google réunies dans un dossier, l’app Messenger (de Google, toujours) ou encore Chrome et Google Camera.

Interface du Lenovo Moto Z Play

Seul et mince ajout de Lenovo, un widget horloge rond. Un tiroir d’applications lui aussi dépouillé se contente du minimum vital de titres. On retiendra simplement l’app Moto permettant de paramétrer la fonction Ambient Display : celle-ci affiche les notifications en blanc sur l’écran éteint (il est possible de bloquer des apps ou d’affiner le détail des notifications qui s’affichent). Les gestes habituels des Moto sont toujours présents, telle la possibilité de secouer le téléphone pour lancer son appareil photo ou la lampe torche. Il est également possible, par un balayage de l’écran avec le pouce, de réduire la surface d’affichage, facilitant ainsi l’usage de ce grand téléphone à une main.

Le Moto Z Play est, pour finir, doté d’un capteur d’empreintes. Il paraît franchement petit, mais reconnaît sans peine le pouce. Il est pratique pour déverrouiller le téléphone ou sécuriser des applications (bancaires, par exemple). On apprécie également qu’un appui long sur ce capteur verrouille le téléphone.

Les performances

Le Moto Z Play s’appuie sur une configuration de milieu de gamme pour assurer des performances honorables, sans réellement briller – avec un essoufflement dans les processus les plus gourmands en puissance. Rappelons que Lenovo a opté pour un SoC Qualcomm Snapdragon 625 avec un CPU doté de huit cœurs à 2 GHz ainsi qu’un GPU Adreno 506 à 650 MHz. Côté mémoire vive, 3 Go de LPDDR3 sont aux manettes.

L’ensemble ne rencontre aucun problème lorsque le CPU n’est que peu utilisé, puisque le temps d’exécution des tâches est de 74,8 ms, et le nombre d’images par seconde, de 13 fps. Dommage que dès qu’il est modérément sollicité, il monte jusqu’à 169,2 ms (et descend à 6 fps), tandis qu’au niveau maximal de sollicitation, il monte jusqu’à 333 ms (3 fps). Certains terminaux dépassent allègrement les 400 ms, ce qui permet de relativiser ce score, qui n’en reste pas moins élevé. Pour comparaison, un LG G5 sous Snapdragon 820, plafonne à environ 283 ms… quand un Galaxy S7, en Exynos 8890, se contient à 185 ms. On n’en demandera pas autant à un Snapdragon 625, d’autant qu’il n’est pas équipé en mémoire DDR4.

Nous avons en outre fait tourner quelques benchmarks pour évaluer les performances graphiques du smartphone. Le Moto Z Play, qui obtient 63 592 points sur le test complet AnTuTu, y obtient 12 920 points sur son benchmark 3D. Sur 3D Mark, il enregistre 460 points au test Sling Shot ES 3.1, 826 points au Sling Shot ES 3.0, 13 874 points au benchmark Ice Storm Unlimited et 8 169 dans sa version Ice Storm Extreme. Sur Basemark 1.1, il obtient 21 442 en qualité moyenne et 10 505 en haute qualité. Pour finir, le mobile se maintient à 59,6 fps sur Epic Citadel en haut niveau de performance.

La photo et la vidéo

Contrairement au Moto Z, doté d’un capteur de 13 mégapixels, le Moto Z Play embarque un capteur de 16 mégapixels : l’illustration parfaite que le nombre de pixels n’est pas le seul indicateur de la qualité des clichés à espérer. Il n’empêche que notre smartphone obtient une excellente note de piqué, grâce à un nombre élevé de paires de lignes par hauteur (1605 LP/PH).

Mire de résolution du Lenovo Moto Z Play

Mire de résolution du Lenovo Moto Z Play

Il est également très convaincant grâce à une bonne capacité à restituer les couleurs, son deltaE étant à 5,9 en lumière du jour et à 5,3 en lumière de type tungstène (lumière jaune). Il convainc légèrement moins en lumière fluo (bleutée), son deltaE montant à 6,3, mais s’impose comme un modèle polyvalent, restituant assez fidèlement les couleurs, quelle que soit la luminosité.

La mire de colorimétrie Color Checker du Lenovo Moto Z Play

La mire de colorimétrie Color Checker du Lenovo Moto Z Play

Attention toutefois à la balance des blancs, globalement correcte, mais à la traîne lorsque la couleur dominante est vert foncé ou jaune foncé : le blanc aura tendance à dériver si vous prenez des photos dans votre jardin tapissé de feuilles mortes.

Les résultats de balance des blancs obtenus avec le Lenovo Moto Z Play

Les résultats de balance des blancs obtenus avec le Lenovo Moto Z Play

La sensibilité de ce Moto Z Play, très correcte, lui permet de s’en sortir suffisamment bien pour s’adapter à tous niveaux d’éclairage. Il présente un niveau de bruit moyen de 23,8 dB, tandis que la couleur de bruit moyen atteint 6,7. Le temps d’exposition a le mérite de ne pas trop s’envoler lorsque la lumière décline, flirtant avec les 70 ms en lumière EV6. Si votre main est sûre, vous devriez éviter de trop importants flous de bougé.

Un mot, pour finir, sur l’optique associée à ce capteur, dont l’ouverture peut atteindre f/2.0. Si elle obtient une bonne note de 8,8/10, c’est parce qu’elle ne crée pas d’aberrations chromatiques et se contente d’un vignettage insignifiant. Un peu de distorsion est toutefois à noter, ce qui pourra se remarquer sur des clichés mettant en scène des formes géométriques ou des bâtiments aux lignes théoriquement droites.

À cet appareil photo est associé un flash auquel nous ne pouvons que vous conseiller de préférer, dans la mesure du possible, le mode HDR automatique ou des réglages manuels. Cette LED à deux tons produit une lumière à peu près uniforme, avec une tendance très classique à surexposer le centre de l’image (62L au lieu de 50L) tandis que ses bords peuvent tomber jusqu’à 24). Sa portée est relativement bonne, puisqu’il éclaire suffisamment jusqu’à 5 mètres de distances (47L), peinant un peu plus à partir de 6 mètres. Notez qu’en façade, un flash à une LED permet d’éclairer les selfies : un outil pratique et encore très rare. Pensez tout de même à allonger votre bras au maximum, sans quoi vous verrez des points blancs pendant quelques instants !

Le Moto Z Play, que l’on conseille dans ce cas d’équiper d’une carte microSD, est capable de tourner des vidéos en 4K à 30 fps. Un bon score pour un smartphone de milieu de gamme.

Le rendu audio

Le Moto Z Play n’affiche pas de prétention particulière dans le domaine de l’audio, puisqu’il peut d’ailleurs améliorer ses qualités internes en s’offrant les services du Moto Mod de JBL, qui fonctionne comme une enceinte portable. Son haut-parleur n’en offre pas moins une puissance maximale correcte, avec 73 dB mesurés à un taux de distorsion de 10 %. Sa réponse en fréquences est un peu moins satisfaisante, puisque l’on constate une disparition des graves en deçà de 250 Hz. Entre 250 Hz et 1 KHz, on note une nette accentuation des médiums autour de 500 Hz. Les médiums-aigus se comportent de manière nettement plus linéaire et subsistent jusqu’à environ 16 KHz, ce qui est satisfaisant.

Réponse en fréquences des Haut-Parleurs
©Labo Fnac

Côté sortie casque – rappelons que le Moto Z Play, contrairement au Moto Z, a bien une prise jack – assure un niveau acoustique moyen de 99,5 dB ainsi qu’un niveau de sortie maximal à 150 mV. Il présente peu de distorsion et une bonne linéarité, mais une diaphonie un peu déséquilibrée.

Qualité audio
6.5

La qualité de réception (performances radio)

La qualité de réception du réseau n’est pas le fort du Moto Z Play. Il récolte une mauvaise note en directivité radio, c’est-à-dire qu’il doit être parfaitement orienté vers une antenne pour capter convenablement. Dans les faits, c’est une configuration impossible à mettre en place, et le signal peut se montrer instable, et empêcher de passer des communications dans certaines circonstances. On le conseillera donc surtout aux sédentaires, et dans des zones correctement couvertes, puisque le smartphone est suffisamment sensible pour se connecter aux réseaux les plus accessibles. Dans les zones mal couvertes, il sera davantage à la peine.

Communication
5.4

L’autonomie

Le Lenovo Moto Z Play est certes bien plus encombrant que le Moto Z, mais il gagne au passage une batterie plus conséquente : elle affiche 3510 mAh au lieu de 2600 mAh. Avec un écran “seulement” Full HD et un SoC de milieu de gamme, c’est-à-dire une configuration peu gourmande comparée aux smartphones haut de gamme, le verdict est sans surprise. Le Moto Z Play parvient, au test du Labo réalisé hors connexion réseau, avec l’écran à 200 cd/m2 et peu de sollicitation CPU, à tenir 6h32. Cette bonne performance se traduit au quotidien, où il est possible de tenir près de deux jours sans le charger. Notez qu’un protocole de test mettant en scène des scénarios plus divers est actuellement à l’étude.

Autonomie
6
Temps de charge
00:00:00

Conclusion

Note LABOFNAC

Le Moto Z Play de Lenovo, par son format imposant, n’est pas à mettre entre toutes les mains. Très autonome, il se destine avant tout à des amateurs de contenus multimédias ne cherchant pas une débauche de puissance, mais préférant prendre et consulter leurs photographies sur un grand écran. Dommage toutefois que l’AMOLED choisi par la marque restitue imparfaitement les couleurs, et que le smartphone souffre de quelques défauts de sensibilité au réseau. On apprécie pour finir la modularité du téléphone, compatible avec les Moto Modz du Moto Z : les intéressés pourront le personnaliser ou lui offrir des fonctionnalités supplémentaires sans effort.

Note technique

Détail des sous notes

Réseau et connectivité
Écran
Autonomie
Performance et rapidité
Qualité audio

L’avis des clients Fnac

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La note des clients Fnac 4.5 (50 avis)
Article rédigé par
Laure Renouard
Laure Renouard
Journaliste
Lionel Costa
Lionel Costa
Responsable du développement et Communication