
L’air de rien, cela fait bientôt plus de 30 ans que Calogero mène sa barque musicale avec ferveur et sensibilité. Après l’heure des premiers bilans, l’année dernière avec la sortie d’une intégrale, Calogero revient dans les bacs avec Centre Ville, dont déjà plusieurs singles circulent depuis quelque temps. L’occasion pour nous de revenir en 10 chansons sur une carrière bien remplie de tubes et de voir ce qui se cache derrière ce huitième album.
La carrière de Calogero en dix titres
Il a 16 ans quand on découvre Calogero. C’est en 1987 avec le groupe des Charts ! Soutenu au début par France Gall qui les pousse, ils sortiront 5 albums avant d’entamer des carrières solos.
Au milieu des autres, en 2000, est le premier album de Calogero, tout seul. Aidé par Pascal Obispo et Zazie, ce 1er album annonce un artiste dont le sens aiguisé de la mélodie et la sensibilité feront tout son ADN.
En 2002, avec son deuxième album, Calogero entre encore plus dans la lumière et investit les hits. Outre Tien an men où l’on sent poindre l’engagement du jeune homme et le besoin de dire des choses dans ses chansons, cet album renferme des classiques comme Prendre racine.
3, comme son nom l’indique, est le troisième album de Calogero. Sorti en 2004, cet album est une consécration, et à ce jour, l’album le plus vendu de l’artiste. Outre son hommage à soeur Emmanuelle avec le titre « Yalla« , on retrouve une multitude de hits dans cet album comme le duo avec Passi Face à la mer. Il reçoit sa première Victoire de la Musique, reconnu par ses paires comme le meilleur artiste masculin de l’année.
Pour Pomme C, en 2007, Calogero a voulu une unité de style. Il a fait appel à un seul auteur, en l’occurrence Zazie, avec qui il avait déjà travaillé pour écrire tous les textes de l’album. Le disque souffre évidemment de la comparaison commerciale avec 3.
C’est le cas aussi de L’Embellie, en 2009, qui pourtant regorge d’auteurs cinq étoiles comme Jean-Jacques Goldman, Grand Corps Malade, Dominique A ou Marc Lavoine pour le magnifique titre Nathan.
Après une escapade avec son groupe Circus composé d’ami(e)s (Stanislas, Philippe Uminski et Karen Brunon), Calogero revient en force avec Les Feux d’artifice en 2014. L’album est rempli de titres puissants, comme le premier single « Un jour au mauvais endroit » (chanson de l’année aux Victoires de la musique), retraçant un drame survenu à Echirolles (le meurtre d’un adolescent).
Liberté Chérie suit le même chemin que son prédécesseur. Ultra pop, Calogero affirme son style dans la chanson française, lui qui disait il y a quelques années « avoir le cul entre deux chaises », écoutant autant Barbara et Sheller, que les Who et The Cure.
Ce fan des Beatles a grandi au gré des albums, s’imposant discrètement mais durablement à la seule force de ses chansons. Calogero n’est pas adepte d’exposer sa vie en première page des journaux, il n’entre dans la lumière que pour jouer de la musique, pour paraphraser une chanson de l’album Liberté chérie, Je joue de la musique.
Compositeur pour d’autres, notamment Françoise Hardy ou Johnny Hallyday, devenu réalisateur averti pour les autres (Florent Pagny et Maëlle) et même compositeur de musique de film avec Francis Lai pour le dernier film de Claude Lelouch, Calogero ne fait pas de bruit mais est devenu l’une des références de la pop française. Ca valait bien une intégrale sortie en novembre 2019. Le coffret CD réunit les 7 albums studio, le symphonique, 4 albums live dont le live à l’Olympia inédit en CD et DVD ainsi que 2 CD de raretés et maquettes, telles que les chansons composées pour d’autres artistes.
Centre Ville, un huitième album attendu
Peu de choses ont été transmis dans les médias sur ce nouvel album, Centre Ville. On sait cependant que Calogero n’a pas changé d’équipe, une équipe qui gagne et qui fonctionne, à savoir ses complices de longue date, Paul Ecole, Marie Bastide, son frère Gioacchino Maurici. On sait aussi qu’il a composé ses chansons avec un orchestre à la Seine musicale. On connait déjà La rumeur, un titre qui sonne comme le Calogero qu’on aime, à mi-chemin entre la chanson française et la pop anglaise. Sera présent aussi sur l’album le magnifique titre écrit pendant le confinement sur le courage des soignants et dont les fonds sont reversés aux Hôpitaux de France. Fin septembre enfin, Calogero a dévoilé, Celui d’en bas, avec son saxophone culotté, au son aux couleurs fortement années 80, une décennie où il a éclos.
La rumeur
On fait comme si
Celui d’en bas
Calogero, visiblement extrêmement ému par la mort d’Ennio Morricone, géant parmi les géants des compositeurs de musiques de films; disait : « J’ai l’impression de perdre quelqu’un de ma famille en fait. Ma musique n’aurait jamais été la même sans lui. A chaque fois que je fais des concerts, je mets tout le temps une musique de Morricone, c’est comme un code pour moi, comme un porte-bonheur. Sa musique ressemblait à la vie qui passe, au futur, au passé. Elle venait transpercer l’âme, elle venait à l’intérieur des gens ».
Je ne sais pas si l’on peut raisonnablement parlé de génie ou de géant pour Calogero même s’il a prouvé combien il est un artiste avec un grand A mais ce qu’il dit à propos du grand Ennio sur sa musique pourrait s’appliquer à celle de Calogero, une vie en musique, une vie de musique et une musique qui ressemble à la vie de tous ou presque. Sa grande discrétion médiatique n’a d’égal que sa propension à animer des émotions diverses et multiples qui nous remuent souvent mais qui nous influent une énergie lumineuse. 30 ans déjà et curieusement sa musique ne prend pas de rides, peut-être parce qu’elle est à l’image de cet homme, un être vrai.