
Les vacances sont terminées mais le voyage continue avec cette sélection de septembre. A travers les contrées Scandinaves, Australiennes, Françaises et Anglaises. Les différentes voies qui s’ouvrent, démontrent que les autres mondes ne sont pas exclusifs aux super-héros.
Doctor Strange in the Multiverse of Madness
Sortie le 2 septembre
Deuxième opus pour Dr Strange, dans cette nouvelle phase Marvel, qui ne ressemble vraiment à aucune autre de ces 15 dernières années. Après Black Widow, Shang Chi, Les Eternels et Spiderman, nous voilà transportés dans le multiverse amorcé avec le dernier Spiderman dans Doctor Stange in the Multiverse of Madness, parfaitement dans son élément, lui qui adore tordre le temps et les choses. Côté histoire, l’idée du rêve qui se confond avec une réalité alternée est excellente et permet d’amener le multiverse de façon créative. Strange va y être happé par les pouvoirs de la magie noire de Wanda aka Scarlet Witch, en pleine crise existentielle, prête à tout pour détruire le monde. Une mission pour les deux qui se partagent équitablement l’affiche de cet opus. Il est d’ailleurs préférable d’avoir vu la série de Disney +, Wanda Vision, dans laquelle le sujet principal du film est abordé. Il est vrai qu’après 27 films, on pourrait en attendre bien plus. Les fans de Sam Raimi y trouveront leur compte sans aucun doute, autant que les fans de blockbuster fidèles au genre. Sur les effets propres à Strange, on reste dans la magie et l’ancestral. Des mondes parallèles à découvrir le 2 septembre.
Nitram
Sortie le 6 septembre
L’Australie poursuit son parcourt dans le cinéma indépendant avec Nitram de Justin Kurzel. Inspiré de la tragédie dite massacre de Port Arthur du 28 avril 1996, une fusillade de masse dans laquelle 35 personnes ont été tuées et 23 autres blessées. Un retour sur les faits qui ont mené à cet événement sans précédent, dénonçant l’achat d’arme facile et sans scrupule à celui qui n’aurait jamais dû en tenir une en main. Ce fameux Martin Bryant dit Nitram (prix d’interprétation à Cannes pour Caleb Landry Jones) est introverti, solitaire, méprisé par ses parents…Il est pris sous l’aile d’une voisine qui l’accepte comme il est, et qui finit par lui léguer toute sa vie sans savoir que ce sera ce coup final, qui va changer sa réalité. Un film brutal qui n’est pas sans clin d’oeuils à Elephant (2003) ou Bowling for Columbine (2002). Sans jamais excuser l’assaillant, le film nous plonge dans une violence frontale avec une tension crescendo. Un drame poignant à découvrir le 6 septembre.
Downton Abbey 2, Une Nouvelle Ere
Sortie le 7 septembre
Déjà deux ans depuis le premier volet de la plus célèbre famille d’Angleterre, qui faisait déjà suite aux 6 saisons de la saga. Downton Abbey 2, Une Nouvelle Ere, signe son clap de fin cette fois. La réalisation change mais pas l’équipe. C’est donc avec plaisir que l’on retrouve l’inimitable Maggie Smith, matriarche avec classe qui continue de parfaire son personnage de Lady Violet Crawley, comtesse au tempérament ferme mais avec l’expérience et l’œil attendri d’une femme mature. Il est question de son héritage et d’un passé secret qui ressurgit lorsque l’on lui cède une demeure dans le sud de la France. C’est donc entre les murs de son château transformé en plateau de cinéma pour un documentaire, mais également à l’extérieur, que cette famille d’aristocrates continue d’écrire son histoire. Tenues magnifiques, paysages de rêves, rien n’est laissé au hasard. Un film à la hauteur et l’exigence de cette grandeur familiale, à retrouver le 31 août.
The Innocents
Sortie le 7 septembre
Avec The Innocents le réalisateur Norvégien Eskil Vogt (co-scénariste de tous les films de Joachim Trier), livre une vision morbide de l’enfance supposée innocente de ces sujets. Un groupe de jeunes enfants fait connaissance pendant les vacances, et se découvrent de super pouvoirs qui vont les plonger tour à tour dans la violence et la méchanceté pas si innocente. A un âge ou l’apprentissage du bien et du mal est primordial pour une construction de leur futur. Certains ont déjà fait leur choix et jouent sur la psychologie inversée que l’on ne soupçonnerait jamais d’une petite tête blonde. Entre perceptions primitives, imaginaire débordant, le film explore une facette que l’on a peu l’habitude de voir. A travers les failles de ces faux innocents le film dénonce la négligeance de l’éducation parentale et ses manquements sans conteste au bon développement des enfants, les laissant libres de toutes expériences aussi dangereuses soient-elles. Prix du public et de la critique au dernier festival de Gerardmer, ce film fantastique dans la tendance indépendante livre ses coupables le 7 septembre.
Inexorable
Sortie le 7 septembre
Après Adoration (2019), Inexorable est la deuxième collaboration pour le réalisateur Fabrice Du Welz et Benoit Poelvoorde. Un thriller sulfureux dans la lignée des films des années 90 où l’on retrouve l’acteur belge loin de ses comédies habituelles. Le film repose sur une intrigue efficace aussi simple soit-elle mais surtout bien menée par un trio d’acteurs plus qu’investis dans leur rôle. Jamais la violence qui se dégage de ce film n’aurait été aussi belle sans son esthétique indéniablement travaillée. Un huis-clos qui met à mal ses protagonistes, avec une ambiance étouffante et inquiétante. Où pour s’en sortir, l’homme devra être capable de se montrer tel qu’il est. Il faut toujours se méfier de l’eau qui dort, il suffit d’un rien pour qu’elle se réveille. Un thriller psychologiquement intense qui prend inexorablement le spectateur en otage le 7 septembre.
The Northman
Sortie le 21 septembre
Après The Vvitch (2015), et The Lighthouse (2019), Robert Eggers, continue son ascension fantastique et brutale en s’appropriant plusieurs genres de films. Avec The Northman, l’heure est à la barbarie, la vengeance de sang-froid, servi par une glaçante photographie. A travers les contrées islandaises, on y suit, le jeune prince Amleth (Alexandre Skarsgard), fils d’un royaume aux parents respectés. Mais tout bascule lorsque le roi (Ethan Hawke) est assassiné par son frère. Fuyant le royaume, le futur héritier ne reviendra qu’avec un leitmotiv, sauver sa mère (Nicole kidman) faite prisonnière, tuer son oncle (Claes Bang) et venger son père. Avec plus de 20 ans de préparation, autant dire que le nouveau Viking est plus qu’aboutit. Aidé d’une esclave (Anya Taylor Joy) aux pouvoirs sans pareil, son retour sera épique. Beaucoup moins calme que dans ses précédents films, The Northman entre droit dans le vif avec férocité. Entre mythe et réalité, cette fresque barbare ne fait pas dans le compromis, le 21 septembre.
Les Crimes du futur
Sortie le 26 septembre
Après un passage à vide de 10 ans, David Cronenberg revient à un cinéma qui dérange et c’est le moins que l’on puisse dire. Il y a un côté Existenz et La Mouche, dans Les crimes du futur qui nous renvoie également à la sensualité et la violence du bon vieux Crash. Une oeuvre expérimentale, très bizarre, organique et complexe ou Léa Seydoux, Viggo Mortensen et Kristen Stewart forment un trio pour le moins atypique. Un combiné de beaucoup de ses films comme une sorte d’hommage introspectif, où l’intérieur de l’homme est plus intéressant que l’extérieur. Le monde a bien changé dans le futur, et les rendez-vous clandestins se multiplient, pour que l’homme se livre et se délivre à travers des performances en live show. Une audience qui s’érotise en regardant leur maitre de l’ombre se faire chirurgicalement enlever des organes qu’il s’est lui-même fait pousser. Qu’on adhère ou non à son cinéma on ne peut ne peut fermer les yeus sur l’ambiance fascinante qui s’en dégage. Cette impression d’être observateur à travers un trou de serrure d’un cachot rouillé dont on ne peut s’échapper. Une œuvre radicale qui franchi un nouveau cap dans le fétichisme sexuel et qui coupe littéralement dans le vif.
Les réeditions du mois
Blown away (1994)
Dans la lignée d’Arlington Road (1999), dans lequel joue aussi Jeff Bridges, Blown away sortie quelques années auparavant, est un classique du polar Américain façon année 90. Un thème similaire sur le terrorisme avec un joueur (Tommy Lee Jones) un peu fou, qui aime fabriquer des bombes artisanales et un pro du déminage (Jeff Bridges) qui va se faire balader aux quatre coins de Boston. Une course poursuite comme on aime, effrénée et sous tension qui ne manquera pas de nous rappeler de bons souvenirs dans cette ressortie en Blu-Ray.
Zodiac (2007)
Connu pour ses thrillers maitrisés, David Fincher ne déroge pas à la règle avec Zodiac. Reprenant avec pertinence le peu d’éléments que la presse et les inspecteurs pouvaient avoir sur le tueur du Zodiac. Il nous livre un film énigmatique à la hauteur du mystère toujours bien présent pour les Californiens, plus de 50 ans après les crimes. Un Steelbook Blu-ray qui ne vaut pas le visuel du premier, simple et efficace reprenant une des lettres de signes, mais pour ceux qui comme moi l’avaient raté, fera très bien l’affaire.
Argo (2012)
Après Gone baby gone (2007) et The Town (2010), Ben Affleck signe son troisième film en tant que réalisateur, et il le fait de mieux en mieux. 3 Oscars dont celui du meilleur film viendront gratifier à juste titre ce thriller politique de haute volée. Adapté d’un fait divers, à Téhéran, 1979, en plein conflit Iranien, 52 otages se retrouvent prisonniers à l’ambassade Américaine. Dans le but d’en libérer 6, le projet Argo est mis en place par la CIA. Une mission digne des films de science-fiction dirigée par Ben Affleck, à retrouver dans un superbe Steelbook 4k.